Photo : S. Zoheïr Par Wafia Sifouane Siégeant au palais Dar Aziza, un monument qui constitue en lui-même un véritable patrimoine, l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) a tracé à l'occasion du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai) un programme englobant plusieurs régions du pays. «Pour cette année, nous avons procédé à l'ouverture officielle du Mois du patrimoine, et cela, le 18 avril dernier qui est la Journée internationale du patrimoine, ici même, à Dra Aziza. Etalée sur un mois, cette manifestation prendra fin le 18 mai qui est la Journée internationale des musées», dira le responsable de communication de l'OGEBC, Benmeddour Mohamed, que nous avons rencontré au siège de l'office. «A cette occasion, nous avons organisé deux expositions itinérantes, dont une consacrée aux opérations de restauration de la Casbah et la seconde aux fouilles archéologiques de la place des Martyrs. Ces fouilles ont décelé des vestiges vieux de 2 000 ans enfouis sous terre. Ces fouilles sont menées en collaboration avec l'Institut national d'archéologie français. Grâce à elles, nous avons découvert une seconde basilique à Alger datant de l'ère paléo-romaine», ajoute le responsable. Concernant le programme élaboré par l'OGEBC, notre interlocuteur nous résumera les grandes lignes du cahier des charges de l'institution. «Notre programme va être réparti sur toutes nos structures sur le territoire national, à savoir 25 musées et 32 sites archéologiques. Il y aura des journées d'étude, des symposiums, des visites guidées, des expositions et des randonnées pour les enfants en collaboration avec les écoles […]. Pour cette année, nous avons décidé d'accorder une place de choix aux handicapés. Cela se passe au Musée de l'enfant qui est l'une de nos structures. Il est situé au parc Beyrouth, Télémly, qui abrite habituellement des expositions de dessins d'enfants autour du thème du patrimoine. Cette année, nous avons donné aux handicapés l'opportunité de s'exprimer sur ce sujet», dira M. Benmeddour. «Nous avons mis tout ce que nous possédons au profit du public pour lui montrer la richesse de son patrimoine et le pousser à le préserver», affirme-t-il.Et c'est sans doute là la particularité du programme de cette année, qui se distingue par cette volonté des responsables du patrimoine d'impliquer le citoyen. A ce propos, M. Benmeddour soulignera l'importance de la collaboration des citoyens dans la préservation du patrimoine. «Dans notre pays, nous sommes dans une situation précaire et les citoyens ne portent aucun intérêt à l'identité culturelle. Nous connaissons bien le peuple algérien, c'est pour cela que nous avons établi une nouvelle politique de sensibilisation. Elle consiste à montrer les richesses du patrimoine, d'abord pour pouvoir parler de l'histoire par la suite. D'ailleurs, nous avons, cette année, opté pour un slogan qui résume cette stratégie, patrimoine culturel et identité''. Grâce à cela, nous espérons pouvoir arriver à un résultat positif et faire du citoyen le premier préservateur du patrimoine», conclura-t-il.