Photo : Fouad S. La 10e conférence ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz s'est ouverte hier en présence des ministres représentant les pays membres, des pays observateurs et invités. Outre les pays fondateurs dont l'Algérie, la Russie, le Qatar, le Venezuela, le Nigéria, quatre pays sont venus s'ajouter à la liste des observateurs (Angola, Pays-Bas, Norvège, Yémen). Des pays importants dans le domaine de la production de gaz n'ont pu faire acte de présence, tels la Libye, l'Arabie Saoudite, le Koweït. M. Khelil, président de cette 10e édition, a longuement évoqué les défis qui se posent actuellement aux pays producteurs, les mesures qu'il convient de prendre en commun avant de décider de passer au huis clos pour étudier ensemble des « propositions d'une nouvelle stratégie gazière.» Les pays producteurs qui ont ainsi, à travers ce Forum, « un nouvel espace pour bâtir des relation solides », selon les propres termes de M. Khelil, devront essayer de travailler pour arriver « à des objectifs communs » qui se résument en « un marché adéquat et qui assure une stabilité des recettes » aux pays exportateurs. Le Forum est tenu de passer à une nouvelle phase (consolider ses structures organiques pour prendre ses fonctions) et surtout « prendre des décisions ». La situation du marché du gaz est « inquiétante », elle a connu une baisse en 2008-2009, on le sait déjà, mais elle risque de se rééditer jusqu'en 2013. L'inquiétude pour les pays exportateurs de gaz est que cela « va affaiblir les contrats à long terme ». Les causes, le marché nord-américain a changé, avec le développement de nouvelles quantités de gaz, l'évolution des nouvelles technologies. Et « les réserves sont énormes ». Conséquence, on va avoir des « surcapacités de production de GNL ». Même les projets de ce type en Australie « sont aujourd'hui en maturation », c'est à dire prês à démarrer, dira encore M. Khelil aux membres du Forum, ce qui les met davantage sous pression. Plus, il invite « à la vigilance» malgré les signes de reprise économique qui apparaissent. Quant au prix du gaz, qui est bas en ce moment, M. Khelil se permet une remarque rassurant que le prix d'équilibre dépend « lourdement des pays fournisseurs ». A ce titre, ces derniers devront, suggère-t-il, « évaluer toutes les évolutions possibles» et ce à travers « une analyse pointue » (du marché) fondée sur « des conclusions solides ». L'ANGOLA POUR UNE ADHÉSION À PART ENTIÈRE AU FORUM Alors, comment va-t-on procéder ? Il est certain que les pays exportateurs vont vers-comme souhaité par l'Algérie et soutenu par des pays tels l'Angola et le Qatar-une baisse de l'offre de gaz et une planification dans ce contexte d'incertitude de « tous nouveaux investissements » dans le domaine du gaz. M. Khelil a parlé de « stratégie adéquate pour atteindre nos objectifs». Il faut noter que l'Angola, en raison de l'importance de cette idée de coordination, à l'image de ce qui se fait au sein de l'Opep pour le pétrole, compte « étudier l'éventualité d'une adhésion à titre de membre à part entière au Forum », a déclaré le ministre angolais de l'Energie. Si le Forum s'est tout de même tenu comme prévu, c'est la conférence sur le GNL qui ne commencera que ce mardi (aujourd'hui) pour des raisons liées à la défection de plusieurs délégués notamment ceux en provenance des USA ou d'Europe pour les annulations de vols. La conférence a été symboliquement ouverte dans la soirée d'hier et les works shop, ateliers, vont démarrer dans la matinée pour épuiser toute la thématique en deux jours, c'est-à-dire les 21 et 22.