L'Institut national de santé publique (INSP) a abrité, hier, la journée mondiale de lutte contre le paludisme qui coïncide chaque année avec le 25 avril. Sous le slogan « vaincre le paludisme : le compte à rebours est lancé », des spécialistes ont analysé les progrès en matière de lutte et de prévention contre cette pathologie meurtrière maîtrisée actuellement grâce au Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) mis en place juste après l'indépendance. Selon le Dr Lamali, responsable au niveau de la direction de la prévention au ministère de la Santé, le paludisme était un problème de santé publique majeur en Algérie puisqu'on comptait en moyenne 70 000 cas par an de 1952 à 1962. Avec la mise en place du PNLP en collaboration avec l'OMS, l'objectif principal était de réduire la morbidité et la mortalité liées au paludisme. Résultat : depuis 2003, aucun décès par paludisme n'a été enregistré à ce jour « et l'application du PNLP a permis de ramener le niveau d'endémicité, à partir de 1977, à des taux infimes », a souligné Dr Lamali. Les étapes de cette stratégie sont basées sur les enquêtes épidémiologiques, l'élaboration de la carte de répartition des foyers de transmission, l'évaluation du niveau d'endémicité et l'élaboration d'un plan d'action. « Grâce à ce plan, explique le Pr Mesbah, directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé, les cas enregistrés en 2009 sont au nombre de 90 et importés alors que les statistiques élaborées par l'INSP en ont recensé 427 en 2003 ». « Malgré ces bons résultats obtenus dans la lutte contre le paludisme, il n'en demeure pas moins que la vigilance s'impose vu le risque de transmission et de réintroduction du paludisme », prévient un responsable au niveau de l'INSP. Pour cela, il a ajouté qu'il est impératif de maintenir et renforcer la surveillance épidémiologique, la surveillance hématologique, la disponibilité des médicaments antipaludéens et de développer la recherche en entomologie et les résistances potentielles du parasite et du vecteur. Le parasite du paludisme est transmis par une femelle moustique du genre Anophèles, elle-même contaminée après avoir piqué un animal homéotherme impaludé. Le parasite infecte les cellules hépatiques de la victime puis circule dans le sang, en colonisant les hématies et en les détruisant. Cinq espèces de plasmodium sont impliquées en pathologie humaine. La forme la plus grave du paludisme est causée par plasmodium falciparum, responsable d'une grande majorité des décès. Les autres formes de paludisme sont « bénignes ».