L'Algérie a réussi à endiguer le paludisme grâce à des actions de longue haleine, dont le programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). C'est ce qu'ont indiqué hier, à l'Institut national de santé publique (INSP), des spécialistes à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale contre le paludisme. «Aucun cas de décès de paludisme n'a été enregistré en Algérie depuis 2003», a indiqué le docteur Cherfi, directrice de l'INSP. Elle dira toutefois que «la vigilance reste de mise estimant que c'est une maladie qui est toujours sous surveillance épidémiologique». Ainsi, souligne-t-on, «la phase d'entretien persiste tant que persiste le risque de réintroduction ou de reprise de la transmission de la maladie». Ce risque est accentué par la présence de la route saharienne et la position géographique de l'Algérie entourée de pays à forte endémicité palustre. Le paludisme, appelé aussi malaria, est une infection causée par un parasite qui se transmet d'une personne à une autre par des moustiques. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de 300 à 500 millions de personnes contractent la maladie chaque année et plus d'un million en meurent. En Algérie, l'application du PNLP, élaboré en collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis la phase d'attaque en 1968 (visant l'interruption de la chaîne de transmission, jusqu'à la phase actuelle, celle d'entretien), a permis de réduire le niveau d'endémicité, de morbidité et de mortalité relatives au paludisme. En effet, les données de la surveillance épidémiologique montrent que, durant cette dernière décennie, le nombre de cas a diminué de manière très sensible et est représenté dans une proportion majoritaire par le paludisme d'importation. Le nombre de cas de paludisme enregistrés et confirmés par le laboratoire de l'INSP était de 427 en 2003, de 299 en 2005 et de 196 cas en 2008. Ainsi, plus de 90% des cas de paludisme recensés sont des cas importés. Toutefois, précise-t-on, des épidémies de paludisme autochtone ont été enregistrées, dont une en 2004 au niveau de la wilaya de Ghardaïa (2 cas), ainsi qu'au niveau de la localité de Tin Zaouatine (extrême sud du pays), avec 26 cas dénombrés en 2007 et 3 en 2008. Ces épidémies de paludisme autochtone ont été maîtrisées par l'application de mesures préventives et curatives adéquates. A. B.