Photo : Lylia M. Finalisées au cours de ce mois, 25 conventions de branche seront signées, samedi prochain, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des travailleurs, par les membres du gouvernement, l'UGTA et le patronat. C'est le couronnement d'intenses efforts déployés pour répondre aux attentes des travailleurs des secteurs économiques public et privé. M. Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de l'information à l'UGTA, déclare, dans cet entretien, qu'il s'agit de réalisations record. Pratiquement tous les dossiers en suspens sont traités, tels le statut général de la fonction publique, les régimes indemnitaires... 1er mai, journée internationale du travail. Une halte est observée dans le monde entier. Qu'en est-il de l'Algérie ? Pour l'UGTA, cette commémoration est une halte pour évaluer ce qui a été fait dans le monde du travail, à travers les unions locales de wilaya, les fédérations et sections syndicales. Depuis le 1er mai 2009, de remarquables avancées ont été enregistrées. L'UGTA est en train d'élargir sa base syndicale qui compte 1.600.000 travailleurs. Son objectif est d'atteindre 1.800.000 à travers les 48 wilayas du pays. C'est aussi une occasion pour discuter du pouvoir d'achat, de la situation des travailleurs et des salaires. Conscients des changements intervenant et leur impact sur l'instabilité du pouvoir d'achat, par rapport à la réalité du marché, nous effectuons depuis quelque temps des études pour déterminer le budget familial type. Sur la base des résultats obtenus, nous procédons avec le gouvernement, les secteurs public et privé, à une évaluation des salaires. La dernière fois, l'évaluation du SNMG a été augmentée de 12.000 à 15.000 DA. C'est un acquis. Le secrétariat national a, pour la première fois, obtenu en concertation avec le gouvernement et le patronat, une augmentation de 3000 DA. Les années précédentes, la réévaluation du SNMG n'excédait pas 1000 DA. Parallèlement à cet acquis, un réel débat a été lancé sur le statut général de la fonction publique. Conformément à la demande de l'UGTA, le statut a été revu. Nous sommes en train de discuter au niveau de différents ministères, en présence des syndicats qui leurs sont affiliés, des statuts particuliers et du régime indemnitaire. Sur les 45 statuts à étudier, 37 sont clos et adoptés par les ministères et les syndicats concernés. Ils sont passés à la fonction publique. Les 8 restants le seront prochainement. Autre dossier à l'étude, les régimes indemnitaires. Les discussions avancent à un rythme appréciable. La journée du 1er mai constituera le moment propice pour faire l'état des lieux, notamment les acquis obtenus dans le cadre du statut général de la fonction publique. Où en est la négociation sur les conventions de branche ? Devant être finalisées l'année dernière, les conventions de branche ont été préparées et signées par les SGP, les syndicats et les entreprises. La majorité des conventions a été adoptée. Les fédérations n'ayant pas encore ficelé les siennes doivent le faire dans un délai fixé au mois de juin par la centrale syndicale. Elles ne doivent en aucun cas faire attendre davantage les travailleurs. Nous leur avons signifié qu'il ne faut pas dépasser cette échéance pour l'adoption et la signature des conventions. S'il y a lieu d'intervenir, le secrétariat national le fera avec le Premier ministre pour faire avancer les choses. Les réunions d'évaluation tenues depuis le début de ce mois se solderont par la signature, samedi prochain, d'une vingtaine de convention de branche en présence du Premier ministre, des cadres de l'UGTA et du patronat. L'Union s'inscrit-elle toujours dans «l'esprit revendicatif» de cette date ? Ce qui a été fait ces dernières années est très important, au vu des préjudices portés à des milliers de travailleurs après la fermeture de leurs entreprises et usines. Malgré la difficulté de la conjoncture, l'Union œuvre à garantir l'emploi. Nous devons œuvrer pour la préservation du tissu industriel existant et des postes de travail. Le plus important est qu'on arrive à créer notre propre tissu industriel pour ne pas dépendre davantage d'autrui. A l'heure actuelle nous faisons travailler d'autres pays. Une situation qui leur profite énormément. Il faut songer à créer nos entreprises. Il y a une décision politique pour sauver toutes les entreprises pouvant l'être réellement. L'objectif étant de garantir l'emploi, produire pour la relance économique. Le Premier ministre a donné une instruction pour que tous les secteurs pouvant produire et consolider le marché algérien et garantir l'emploi, soient sauvées et aidées. Nombreux les travailleurs qui ont été mis au chômage après la fermeture de leurs entreprises respectives. Plusieurs investisseurs étrangers devant venir en Algérie dans le cadre des IDE ne lui ont manifesté aucun intérêt. Il est donc temps et nécessaire de se prendre en charge en optant pour cette alternative bénéfique aux travailleurs et à l'économie nationale. Quelle est la particularité du Code du travail par rapport au précédent texte régissant les relations de travail ? Le projet est en discussion au ministère du Travail. II fera, au moment opportun, l'objet de discussions avec les principaux partenaires. Les décisions et les mesures prises à la faveur de ce projet conforteront certainement toute stratégie prônant la garantie de l'emploi, la promotion de la protection sociale et la carrière des travailleurs. C'est un texte qui consolide les droits de des travailleurs. L'élaboration d'une loi ou d'un code n'est pas aussi facile qu'on le pense étant donné le nombre de syndicats représentant les travailleurs de la fonction publique. Ils doivent donner leur avis sur un projet donné. C'est à l'exemple du code du travail (dont la promulgation devait se faire au premier trimestre de l'année en cours). Quant à la loi 90-11 (comportant des dispositions relatives aux relations de travail), elle définit les droits et obligations des travailleurs. Pour l'UGTA, l'un des plus grands dossiers (relatif au statut général de la fonction publique) a été traité. Après tous les acquis arrachés, quels sont les objectifs que la centrale s'est assignés ? L'ambition de l'UGTA est de garantir l'emploi, préserver le pouvoir d'achat et assurer les logements pour les travailleurs, préserver la classe moyenne qui est relativement tirée vers le bas. Nous voulons qu'il y ait des investissements pour créer un tissu industriel et faire travailler les jeunes, les universitaires et les diplômés des centres de formation professionnelle. Il faut reconnaître que les problèmes de l'heure sont ceux de l'emploi et du logement. Nous voulons un emploi durable, non d'une durée déterminée. Il faut rompre avec certaines pratiques, telle la non déclaration des travailleurs. C'est ce qui explique la tenue de plusieurs réunions dans le cadre de la bipartite quand il s'agit de la fonction publique et la tripartite, quand les problèmes concernent les travailleurs du secteur économique privé. Nous menons la bataille de l'emploi et de la protection sociale. Et pour y parvenir, il faut investir. En dehors des postes de travail assurés par la fonction publique, il faut encourager les investissements pour établir un véritable tissu industriel. Pour ce faire, il faut créer cet environnement dès lors que le pays est résolument engagé à parvenir à une relance économique forte et durable touchant toutes les populations et wilayas du pays. Quel est le poids de l'UGTA par rapport aux syndicats autonomes ? L'approche n'est pas la même. Les syndicats affiliés à l'UGTA ont toujours favorisé le dialogue et la concertation dans le traitement des problèmes socioprofessionnels. Nous n'optons jamais pour les grèves, sans que l'on fasse le maximum dans le cadre de la négociation pour essayer de régler les problèmes. On avance, on recule, mais on parvient toujours à un terrain d'entente. Les grèves à répétition ont un effet sur la stabilité économique, sur la stabilité du pays et celle du front social. Il faut travailler, améliorer la production, augmenter la productivité du travail. Notre produit doit être compétitif du point de vue qualité et prix.