Photo : Lylia M. Les travailleurs des secteur public et privé n'ont pas à s'envier. La fourchette inhérente à la revalorisation des salaires est la même. Elle se situera entre 10 et 20% du salaire de base. C'est une décision qui découle des négociations enclenchées par les partenaires sociaux pour la révision des conventions de branche pour le secteur public et convention cadre pour le secteur privé. Les commissions chargées de ces dossiers ont peaufiné leurs travaux et ont rendu leurs conclusions. « Nous avons fixé un délai aux commissions de travail afin de remettre leurs conclusions le plus tôt possible pour que nous puissions être au rendez-vous », a souligné M. Abdelkader Malki, secrétaire national chargé de l'information auprès de la centrale syndicale. En effet, il ne reste que cinq jours pour ficeler le dossier dans la mesure où le gouvernement a choisi la date du 1er mai, la fête internationale des travailleurs, pour procéder à la signature des conventions. Pour le secteur économique privé, la révision des conventions-cadre est fin prête. C'est d'ailleurs aujourd'hui que le secrétaire général de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd et son staff syndical se réuniront avec les présidents des cinq organisations patronales signataires du pacte économique et social. A l'ordre du jour de la réunion, la révision des résultats des négociations enclenchées conformément aux recommandations de la 13e tripartite. Elle se tiendra au siège de la confédération algérienne du patronat (CAP). Selon M. M'rakech, président de la CAP, cette réunion intervient après la tenue de quatre réunions de négociations. Selon M. Naït Abdelaziz, président de la confédération nationale du patronat algérien (CNPA), un consensus a été dégagé entre le patronat et l'UGTA. Il a souligné que la convention-cadre de 2006 a été réadaptée à l'actualité socioéconomique du pays. Les experts ont passé en revue les 146 articles et se sont attardés surtout sur l'aspect relatif aux relations de travail. « Les experts ont examiné non seulement l'aspect salarial mais surtout tout ce qui est en relation avec les conditions de travail, la sécurité et la médecine de travail, le fonctionnement des entreprises, la production et la productivité, l'hygiène, le départ à la retraite et autres », a expliqué M. Naït Abdelaziz. «Nous avons un intérêt commun. Nous devons assurer la pérennité de l'entreprise et créer des richesses », souligne-t-il. Toutefois, le président de la CNPA précise que l'augmentation des salaires dépondra de la capacité financière des entreprises. « Sur ce plan nous ne risquons pas d'avoir de problèmes dans la mesure où les négociations se sont déroulées préalablement au niveau des entreprises », a-t-il expliqué avant d'enchaîner : « nous avons en réalité coupé la poire en deux et opté pour la fourchette de 10 à 20% du salaire de base ». A noter que la centrale syndicale aurait demandé une fourchette de 15 à 30%. CINQ CONVENTIONS DE BRANCHE À FINALISER Sur les 25 conventions de branche des travailleurs du secteur économique public, 22 sont déjà prêtes, affirme M. Malki. Le reste est en cours de négociations entre les fédérations des entreprises concernées et les SGP. Selon lui, toutes les conventions révisées seront signées le 1er Mai lors de la réunion gouvernement-UGTA-patronat. Il est à souligner que la révision des conventions de branche a touché le caractère juridique, la partie inhérente aux indemnités et les salaires. D'après M. Takdjout, président de la fédération nationale des textiles, les partenaires sociaux ont décidé de revoir à la hausse certaines indemnités telles que celle du panier, celle du transport et la prime de la femme au foyer. A titre d'exemple, M. Takdjout a cité le cas de son secteur. « Les travailleurs vont bénéficier d'une revalorisation de 8% sur les indemnités en plus de 12% du salaire de base avec effet rétroactif à partir du mois de janvier 2010», note-t-il.