Photo : Lylia M. Lancées le mois de janvier dernier, les conventions de branche pour le secteur économique public-privé ont été signées, hier, à l'occasion de la célébration de la fête internationale des travailleurs. Une date choisie pour annoncer le seuil des augmentations décidées au profit de 2,9 millions de travailleurs. Concrètement, le taux moyen d'augmentation des salaires du secteur public est de 23% du salaire de base soit une moyenne de 5000 DA. Si l'ont tient compte des augmentations par secteur, on constate que les seuils ont été fixés selon la santé financière des entreprises. Le maximum est raflé par les travailleurs des SGP Hydrauliques dont la fourchette se situe entre 32 et 53%. Le minimum à savoir 5 à 12 % revient aux entreprises de mécanique et métallurgie qui sont en difficulté. Le relèvement des salaires du secteur privé se situe, quant à lui, autour de 10 à 20%. L'application se fera à partir de ce mois avec effet rétroactif à partir de janvier dernier (tout dépend des conventions), note le ministre du Travail, de la Sécurité sociale et de l'Emploi, M. Tayeb Louh. Ce dernier précise, toutefois, que concernant le privé, il n'existe pas de cadre législatif qui pourrait imposer à toutes les organisations patronales qui n'ont pas participé aux négociations d'appliquer les nouvelles conventions collectives-cadre. Cela étant, celles-ci concernent seulement les cinq organisations patronales signataires du pacte économique et social (CAP, CNPA, SEVE, CGEA, CIPA). Dans ce cadre, le ministre a souligné que « cette question sera introduite dans le nouveau code du travail pour donner aux conventions signées un cachet obligatoire ». Pour ce qui est du secteur économique public, le ministre a annoncé la signature de 20 conventions sur les 25 existantes. Il en reste donc cinq à finaliser le plus tôt possible. Elles concernent les secteurs de la presse, des cheminots, de la formation professionnelle, de la jeunesse et des sports et de l'enseignement supérieur et de la culture. Les fédérations chargées de ces secteurs ont jusqu'à la fin de mai pour rendre les conclusions des négociations dans le mesure où un délai maximum a été fixé au mois de juin lors de la 13e tripartite. Il y a lieu de souligner également que les conventions de certaines entreprises relevant du bâtiment à savoir les OPGI, les assurances et le commerce, sont en cours de réalisation. Le ministre a précisé que d'une manière générale, 84 accords salariaux concernant en tout 20 secteurs ont été paraphés suite aux négociations entre les partenaires. Si les négociations des conventions-cadre se sont déroulées entre la centrale syndicale et le patronat, la révision des conventions de branche a été menée par les SGP et les fédérations des secteurs. SIDI SAÏD : «2000 HEURES DE NÉGOCIATIONS» Le SG de l'UGTA a affirmé que les négociations des conventions se sont déroulées dans de bonnes conditions. « Avec nos partenaires, nous avons eu une vision collective autour d'une question d'intérêt commun », souligne-t-il avant de préciser que les partenaires ont totalisé 2000 heures de négociations avec une moyenne de 10 heures par semaine. « Les résultats d'aujourd'hui sont la preuve de la maturité du dialogue social », estime-t-il. Prenant la parole, le président de la CAP, M. Boualem M'rakech a indiqué que les « conventions collectives-cadre normalisent les relations entre travailleurs et employeurs ». • Quelques indicateurs sur le contenu des conventions de branches Nombre de secteurs concernés : 20 Nombre d'accords salariaux : 84 Taux moyen d'augmentation des salaires du secteur public : 23% du salaire de base Taux moyen d'augmentation des salaires du secteur privé : 20% • Augmentations par secteur Mécanique et métallurgie : entre 13 et 20% pour les entreprises équilibrées et entre 5 et 12% pour celles sont en difficulté Textiles et cuirs : entre 8 et 12% Mines : 18% Matériaux de construction : 25% pour les industries du ciment, 19% pour les produits rouges Hydraulique : de 32 à 53% SGP hydrauliques, de 11 à 15% Cosider et de 10 à 12 % ministère Batiment et travaux publics : entre 12 et 40% Habitat : AADL 25%, études et engineering entre 17 et 30%, ENPI 20%, ANAT 20% (OPGI en cours) Pétrole et chimie : 20% chimie, entre 10 et 20% hydrocarbures Industries électriques et gazières : 20% Agroalimentaire : entre 5 et 35% Ports : entre 11 et 24% Transports : 20% Commerce et tourisme : agence de promotion du tourisme entre 15 et 30% (commerce en cours) Banques : 25% Assurance : en cours Postes et télécommunications : Algérie Télécom et Algérie Poste 25% Sécurité sociale : 20% (Cnas, CNR, Casnos, Cnac, Cacobat, Fnpos), 16% Anem (Onaph en cours) Collectivité locales : SGP EST/Sud Est entre 10 et 19%, SGP Centre 20%, SGP Ouest 25% Santé : SGP pharmacie entre 15 et 30% Wilaya d'Alger : 25% Organisations patronales : entre 10 et 20%