Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa La salle de réunion du secrétariat national de l'UGTA a abrité hier la rencontre devant amorcer les négociations pour la révision de la convention de branches de 2006 signée entre le patronat et la Centrale syndicale. Les représentants des organisations patronales à la tripartite étaient présents, à l'exception de SEVE (Femmes chefs d'entreprise). La convention devra être signée de manière solennelle le 1er mai prochain. C'est en tout cas le souhait du secrétaire général de l'UGTA qui aimerait que l'entente soit scellée à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs. Abdelmadjid Sidi Saïd, qui a été le premier à intervenir, n'a pas manqué de relever les difficultés rencontrées pour la mise en application et le suivi sur le terrain de la convention-cadre de 2006. Il a fallu mettre à contribution les agents de l'inspection du travail. Il signalera que la nouveauté dans ce processus réside dans la naissance de la Fédération nationale des journalistes. Le patron de la Centrale syndicale saisira l'occasion pour appeler les éditeurs à «répondre aux sollicitations de l'UGTA aux fins d'engager avec la FNJA les discussions sur les conventions collectives. Ce serait formidable que les journalistes puissent bénéficier des augmentations salariales». Pour ce faire, il compte adresser une correspondance à chacun des éditeurs privés. Le même appel est adressé au forum des chefs d'entreprise qu'il invitera à s'inscrire dans la dynamique des conventions de branches avec le secteur économique privé. Abdelmadjid Sidi Saïd s'est fait très disert en abordant l'actualité économique du pays. A ce sujet, il a réitéré le soutien de l'organisation syndicale aux dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire qui a suscité une véritable levée de boucliers de la part des partenaires étrangers de l'Algérie. «Ces mesures ne cadrent pas avec leurs intérêts. Mais les Algériens défendent leurs intérêts, c'est-à-dire l'emploi, les salaires, la production nationale. Nous rejetons cette ingérence», a déclaré M. Sidi Saïd. Et d'ajouter : «Ce qui nous conforte dans cette nouvelle orientation économique, c'est la crise financière internationale et ce qu'elle a provoqué comme protectionnisme de ceux-là mêmes qui nous reprochent de protéger notre économie. Ils n'ont pas hésité à piétiner les accords internationaux, comme avec l'OMC, au sein de laquelle ils font la pluie et le beau temps pour redonner du souffle à leur économie.» . Il citera en exemple la Chine et les Etats-Unis qui sont tous deux membres de l'Organisation mondiale du commerce. En raison de la crise financière, les Etats-Unis n'ont pas hésité un seul instant à imposer des droits de douane de l'ordre de 30% pour la volaille chinoise. «En revanche, ils nous reprochent de prendre des mesures pour protéger notre production nationale en nous imposant d'importer leurs produits.» Le secrétaire général de l'UGTA poursuivra son intervention en disant que l'Algérie a importé pour 818 millions de dollars de produits électroménagers, alors que 4 entreprises algériennes couvrent 80% du marché national, deux publiques et deux privées, et emploient 10 000 travailleurs. Abdelmadjid Sidi Saïd ne terminera pas ses propos sans appeler, y compris au nom des organisations patronales présentes à la rencontre d'hier, le gouvernement à fermer la porte à l'importation des produits de consommation. Les représentants du patronat ont tous abondé dans le même sens. UGTA et patronat ont également dénoncé les mesures prises par les Etats-Unis et la France quant au traitement qu'ils comptent réserver aux voyageurs algériens. «Nous appelons, dans le cas où ces deux pays persistent dans leur position, l'Etat algérien à appliquer la réciprocité à la même date et au même moment. C'est une question de dignité.»