Le ministre de l'Intérieur a rappelé brièvement les principales mesures dont l'opération de mise à jour des listes électorales, l'organisation des bureaux de vote. Ainsi, un travail de proximité a touché les familles ayant changé de résidence dans le cadre de l'octroi par l'Etat de nouveaux logements (1,6 million de logements distribués). Cette opération a touché, dira M. Zerhouni, «2.580.000 familles, soit 40 % de l'ensemble des populations», ce qui a donné lieu à l'inscription de 431.516 nouveaux électeurs tout en radiant 120.000 . Cela dit le corps électoral aujourd'hui passe de 18.490.55 en 2004 à 20.623.608 électeurs suite à cette mise à jour, «en attendant d'éventuels recours», dira M. Zerhouni. Le ministre s'est félicité de «la disponibilité des familles visitées», surtout les jeunes, par les agents de l'administration, ce qui dénote «leur grand intérêt pour le prochain scrutin». Il y a même eu des recours «intentés par ces citoyens» visant aussi bien l'opération inscription que celle portant radiation des listes électorales. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, 48.693 familles ont intenté un recours pour leur inscription contre 13.000 en 2004 et 85.000 l'ont fait pour leur radiation contre 12.302 toujours en 2004. M. Zerhouni exclut lors de cette opération une «réinscription de certains citoyens déchus de leurs droits», disant ne pas avoir pris connaissance d'une telle information et auquel cas «nous aurions réagi», déclare le ministre. De son côté, le gouvernement pour «tenir compte de cette évolution chiffrée» augmentera de 7.523 les bureaux de vote qui passent de 39.627 (2004) à 47.150 aujourd'hui. Leur implantation vise à «rapprocher les citoyens (notamment des nouvelles cités) des bureaux de vote», explique M. Zerhouni. Pour ce qui est du volet garanties de transparence et d'équité par rapport aux candidats ou leurs représentants, le ministre rappelle les termes de la loi électorale amendée en février 2004 qui donne la possibilité au candidat (ou ses représentants) d'assister durant tout le processus de vote «de l'ouverture du bureau au dépouillement et d'avoir une copie du PV». La nouveauté a été celle de donner aujourd'hui encore la possibilité à ces derniers d'être représentés au niveau de la commission de wilaya en plus de la commission communale. Ce qui peut «rassurer davantage le candidat», ajoute le ministre. A une question sur la possibilité d'utiliser lors des rendez-vous électoraux des urnes transparentes, le ministre a fait valoir «le coût de l'opération reconversion des urnes en bois» sans exclure que l'on «pourrait y recourir si nécessaire», mais la meilleure garantie c'est «la surveillance du scrutin» que prévoit la loi électorale, explique M. Zerhouni. «NOUS N'AVONS PAS OUVERT DE BUREAUX SPÉCIAUX» Autre question soulevée par la presse, l'aide financière que reçoit le candidat. Celle-ci est octroyée «aussitôt la liste validée par le Conseil constitutionnel ». Il appartient au candidat de relever, a posteriori, l'usage qui en a été fait. Le candidat doit l'utiliser «exclusivement au profit de sa campagne», dira encore M. Zerhouni. Il faut savoir que cette aide de l'Etat a été 13 millions de DA en 2004 et sera autour de 15 cette fois pour tenir compte «du coût de la vie», ajoute-t-il. Quant au budget global élections 2009, son montant est de 6 milliards de DA . La mesure tendant à faciliter l'inscription aux étudiants et aux corps constitués (douanes, garde communale, police, gendarmerie) ne signifie pas qu'ils voteront dans «des bureaux spéciaux», ils voteront plutôt dans le « bureau le plus proche» et ce après avoir procédé à leur radiation de la liste d'origine, dit-il. M. Zerhouni souligne de ce fait que le gouvernement «n'a pas ouvert de bureaux spéciaux». On compte actuellement 243 bureaux spéciaux, et c'est au contraire «un de moins par rapport à 2004». Le ministre de l'Intérieur qui parle de bonnes conditions de déroulement des élections a conclu sur le dispositif de déroulement de la campagne, l'affichage et la tendance à s'intéresser davantage au prochain scrutin parmi les populations y compris en Kabylie «fief des deux partis partisans du boycott» où, précise- t-il, «un travail de sensibilisation a été fait par la société civile, les organisations», ce qui dénote une «meilleure perspective». Le ministre de l'Intérieur a rassuré que les agents de l'administration ont été «sommés de ne pas utiliser les moyens de l'Etat pour soutenir la campagne du candidat de leur choix». Par ailleurs, l'administration a refusé d'assimiler l'utilisation de l'école «pour la sensibilisation sur le droit de vote» qui fait partie de «l'éducation civique de nos enfants» à un parti pris. Cela sert «l'ancrage de la démocratie dans notre pays», ce qui nous permet de résoudre le problème de violence, souligne le ministre. Kaddour D. M. ZERHOUNI « Il n'y a aucune différence de vues avec le Premier ministre» M. Zerhouni a réfuté, en réponse à une question d'un journaliste, les allégations de «divergence avec le chef du gouvernement» notamment à propos de la lutte antiterroriste. Pour M. Zerhouni, sans doute il s'agit de «problème de substance et de sémantique» relevées dans les déclarations respectives. Il parlait justement d'un «dispositif supplémentaire» lors des prochaines élections. Au contraire, dira-t-il, «nous avons (tous les deux) la même analyse sur les dossiers». Pour lui, «le Premier ministre voulait dire qu'il n'y aura pas de moyens financiers supplémentaires», poursuit M. Zerhouni, ce qui a été interprété différemment. M. Zerhouni défend l'idée que «certains endroits exigent plus de contrôle» car les terroristes comme l'a prouvé l'attentat de Tadmait recherche le «grand coup médiatique». K.D. OBSERVATEURS Une «mission de suivi et de rapport» M. Zerhouni a donné des précisions sur le nombre d'observateurs qui seront à Alger pour le 9 avril. Ces derniers ont été invités auprès de organisations au sein desquelles l'Algérie est membre. Il s'agit de l'Union africaine (100 éléments, plus quatre fonctionnaires), de la Ligue arabe (84) de l'ONU (5 à 6) de l'OCI (6). Le ministre de l'Intérieur a expliqué que la mission de l'ONU en Algérie est «celle de suivi et de rapport» car l'instance onusienne a l'habitude en plus de ce genre de mission d'autres en période exceptionnelle, et «financée par ses soins» ce qui, dit-il, «n'est heureusement pas le cas» pour nous. K.D. LES CHIFFRES DE LA CAMPAGNE 3301 infrastructures réquisitionnées 3301 infrastructures ont été réquisitionnées pour la campagne électorale en prévision du scrutin du 9 avril, a déclaré Yazid Zerhouni. Parmi elles, on compte 1470 salles de conférences, 726 stades, 471 salles omnisports, 600 places publiques, 34 petites infrastructures de proximité. K.D.