Jeudi, sur les ondes de la radio Chaîne III, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, est revenu avec de plus amples explications sur l'opération d'assainissement des listes électorales engagée par ses services en prévision des prochaines échéances électorales du mois de novembre. Cette opération, qui s'adresse aux électeurs pour déterminer avec précision la confirmation de leur lieu de résidence, fait dire à M. Zerhouni que la seule question posée par l'administration aux citoyens par courrier est de faire connaitre uniquement leur lieu de résidence ". Donc une démarche normale qui répond à la volonté du ministère de l'Intérieur de crédibiliser plus et de donner toute l'importance au fichier électoral, et, par là même, d'imprimer la transparence voulue à chaque scrutin universel. C'est donc une mesure de taille que d'assainir le fichier électoral, et ce, compte tenu des éléments relevés lors du scrutin législatif du 17 mai dernier et dont les raisons plausibles ont milité en faveur de la réactualisation des listes électorales au sein de chaque circonscription électorale (changement de domicile principal, autres déplacements d'étudiants, djounouds…etc, évolution de l'âge). Cette opération ciblée touche en particulier les nouveaux quartiers résidentiels, les régions reconnues pour la mobilité de leur population et dont les électeurs feignent d'aller s'inscrire dans les communes de leur nouvelle résidence, créant une masse de citoyens mal inscrits sur les listes électorales. Soulignant l'ampleur de ce phénomène, le ministre de l'Intérieur a rappelé que depuis 2002, quelque 700 000 familles ont bénéficié de nouveaux logements. " Si nous faisons un calcul sur la base de 3 électeurs par famille. Cela concerne plus de 3 millions de personnes ", a-t-il dit. Cette catégorie de personnes et d'électeurs mal inscrits, tant par rapport au nombre de résidents d'une commune que sur la liste électorale, est composée de ceux ayant changé de résidence sans pour autant prendre attache avec l'administration pour signaler ce changement. Une situation qui a également d'autres répercussions négatives sur les statistiques de mouvement de la population qu'établissent les communes périodiquement en collaboration avec l'ONS. En général et comme souligné par le ministre, " les gens qui ont changé d'adresse ne viennent pas voter dans leur ancienne circonscription, du fait de l'éloignement ". Il donne comme exemple les personnes des quartiers de Bab el-Oued, de Hussein Dey et de la Casbah, qui se sont retrouvées à Bab Ezzouar, d'autres à El Achour ou Dély Ibrahim. M. Zerhouni relève que le citoyen qui pense à son devoir s'inscrit dans sa nouvelle circonscription et se fait rayer de celle où il était inscrit auparavant. Cette opération, selon le ministre de l'Intérieur permet à l'administration de vérifier, avec les citoyens s'ils sont toujours résidents dans leur commune ou quartier d'origine et s'ils sont inscrits dans leur nouvelle résidence. Il explique que c'est dans cet objectif que " nous avons pensé à envoyer une lettre recommandée à tous les citoyens concernés par cette situation pour qu'ils nous confirment leur lieu de résidence ". Il précise que c'est la seule question qui est posée au citoyen concerné. Dans le cas d'un changement de résidence, " le devoir de l'administration est de les rayer de l'ancien bureau de vote, à moins qu'il précise qu'il préfère rester dans son ancien bureau ". Le ministre de l'Intérieur réagissant très certainement à certaines voix et à certains commentaires qui ont critiqué cette opération, a réitéré qu'elle vise à assainir le fichier électoral et qu'elle s'effectue sous le contrôle de la justice, précisant à cet effet qu'" il ne s'agit nullement de chercher à savoir pourquoi tel ou tel citoyen s'est abstenu ou n'a pas voté. Ceci ne concerne que sa conscience ". Ainsi, la réaction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, à travers ce contact administratif avec le citoyen, s'inscrit dans la recherche de la confirmation du lieu de résidence des électeurs mal inscrits sur les listes électorales. Un acte purement administratif devons-nous comprendre qui donne une plus grande fiabilité au fichier électoral dans son ensemble et permet également l'actualisation du logiciel. Une telle opération semble également répondre aux vœux de la classe politique, qui avait, à un certain moment, soulevé la question des listes électorales. Et si certains doutent encore de cette procédure, ils devront se référer aux textes en vigueur qui leur donnent ainsi qu'aux candidats, l'accès au contrôle du fichier électoral à la veille de chaque scrutin. Le satisfecit des partis politiques Les premières réactions partisanes enregistrées hier, montrent que cet assainissement des listes électorales est pris au sérieux. Il répond à un véritable droit des élections libres et démocratiques et atténue fortement le phénomène de l'abstention. M. Miloud Chorfi, porte-parole du RND, salue l'initiative engagée par le ministre de l'Intérieur. " La lettre adressée aux citoyens par l'administration renferme un contenu logique dans la mesure où cela va permettre à un grand nombre de citoyens de s'inscrire sur les listes électorale ". Pour le RND, ce courrier, adressé à des citoyens n'est ni antidémocratique ni autre chose. " On espère au RND que cette opération ira dans le sens de l'augmentation du taux de participation et surtout de sensibiliser le citoyen à s'inscrire de nouveau dans le cas de changement de résidence ". Le FLN s'inscrit dans la même appréciation positive. " La lettre adressée aux citoyens par le ministère de l'Intérieur rentre uniquement dans le cadre des prérogatives de l'administration puisqu'elle vise l'assainissement et l'épuration des listes électorales et aussi de sensibiliser le citoyen à s'inscrire s'il a changé d'adresse ", a déclaré M. Saïd Bouhadja, chargé de la communication et de l'information. Le FLN, selon le même responsable, voit cette démarche tout à fait légitime. Il appartient à chaque citoyen de faire acte de présence pour accomplir son devoir électoral, estime-t-il. Le PT, par la voix de M. Ramdane Taâzibt, membre de la direction centrale, estime que cette opération est un acte positif. " Ce ne peut être qu'une initiative d'assainir les listes électorales car, par le passé, il y avait beaucoup de polémique par rapport au nombre d'inscrits ". Il explique que certainement aussi, la situation politique du pays " a été ce qu'il a été. Les citoyens ont changé de lieux de résidence et nombreux sont ceux qui ont oublié de s'inscrire dans les communes de leurs nouvelles résidence ". Pour le PT la démarche est importante pour valoriser le fichier électoral. Ces premières réactions de la classe politique convergent avec cette initiative lancée par le ministère de l'Intérieur. La démocratie, n'est-elle pas d'abord l'expression de la souveraineté de l'électeur et par conséquent du peuple par la voie des urnes. Cette opération d'épuration du fichier électoral et sa réactualisation est une autre forme de senbilisation d'incitation de l'électeur à exercer son droit de vote. L'acte le plus important étant l'inscription sur la liste électorale. La liste électorale étant aussi la pierre angulaire de la démocratie. Il en résulte que le fichier électoral soit fiable, mais il ne saurait l'être sans l'implication de cet électeur à faire valoir son devoir d'être inscrit sur la liste électorale de sa véritable circonscription de résidence. En clair, les orientations et les explications fournies par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et adressées à chaque citoyen concerné, visent à corriger à son adresse sur la liste électorale.