Le patrimoine culturel continue de mettre le répertoire national sous les feux de l'évènement. Les dernières recherches conduites sur la place de la régence, font foi d'un gigantesque effort entrepris pour dépoussiérer tout un quartier antique, datant de la période Otthomane. C'est le fameux centre des artisans, le tout dernier à être rasé par l'administration coloniale lors de la prise d'Alger. Des dizaines d'années ont passé avant la mise à jour de ce site dévoilé à même l'emplacement de la future station de métro. Il y aura d'autres surprises enfouies sous terre, c'est le fonds qui manque le moins : El Bahdja réclame aujourd'hui ses mille et une fontaines qui faisait jadis sa fierté. Il a été établi par le Khodja, maitre des eaux et fontaines que tous les adduction d'eaux étaient relayées par les fontaines du beilick. Coincées dans des niches en Mosaiques avec un bassin pour la retenue des eaux, ces fontaines, dont l'architecture typique accompagne les tableaux miniatures de Racim, sont aujourd'hui releguée à l'oubli. Le foisonnement de ces merveilles acquatiques avait donné à la citadelle, le nom de «Ghandja» (la limpide). D'utilité publique reconnue par le Beilicat, ces fontaines assuraient une consommation tous azimuts de l'eau pour breuvage, irrigation ou toilettage des places publiques et douerates. Une armée de Guerabes, (porteurs d'eau ) à la solde du Khodja prêtait main forte aux habitants en les pourvoyant d'eau. Dans leur tenue impeccable, ils ramenaient des jarres en cuivre dans les cours de maisons. La distribution d'eau se faisait dans le strict respect de la «Dala», un système de chaine qui consacre le premier venu. La citadelle vivait la belle époque dans le strict respect de l'environnement. Tous les patios des maisons étaient fleuris, avec, au milieux des cours, un bassin d'eau avec nénuphars. La beauté du site se devait d'être en adéquation avec l'art andalou. Les anciens habitants du vieil Alger avaient fui en majeur partie, la reconquista. Leur venue dans la citadelle et sur les hauteurs d'Alger, Clos Salembier, El Biar, Hydra, et Kouba répondait à un souci architectural, qui ressemblait fort bien à l'Andalousie perdue. La culture des fontaines nous revenait certes de Grenade. Les fontaines chantantes de l'Alambra sont pour beaucoup dans la reconstitution des lieux. A l'intérieur du sanctuaire de Sidi Abderrahamne, se trouve encore, l'une des rares fontaines qui a échappé à l'usure du temps et au vandalisme. Dans la merveilleuse maison de Sidi Mahieddine, le dernier des prince algérois, la restauration a fait son effet avec le génial retour au millimètre près, de tous les sites et monuments entourant cette maison de maître. Ain Lescrack (fontaine bleue) cet autre monument légendaire qui a tant marqué la culture, incite à une profonde reflexion sur l'origine de la matière qui a donné du bleu turquois dans la fresque architecturale de Sidi Mahiedinne. Sur les hauteurs d'Alger, trône El Biar, comme son nom l'indique, un village avec un plan d'eau inestimable qui fit venir les Fahs et mis en valeur d'autres fontaines pour l'irrigation des vergers.