Greenpeace dévoile les méfaits de l'exploitation sans vergogne des ressources naturelles du Niger et ses conséquences sur la vie et la santé publiques. Les mines d'uranium, publiquement révélées lors des fameux ADM introuvables de l'Irak démantelé, sont assurément la face cachée du néocolonialisme dans toute sa laideur. Elles génèrent 80% de l'électricité consommée en France, par le biais de la multinationale Ereva et ses deux filiales (Cominak et Somair). Présente en force au Niger, la compagnie française qui a contracté un bail de 40 ans, signé en janvier 2009 avec le gouvernement déchu de Mamadou Tandja (1,2 milliard d'euros) est dirigée par l'Elysée par le biais de la CEA, un des principaux actionnaires. Le bon filon du 5e producteur mondial (7,7% de l'uranium mondial et 15% avec les réserves d'Imoumaren) suscite les convoitises de la Françafrique tant décriée et jamais abandonnée. Bien que contestées par les populations locales, la mainmise et l'utilisation sans scrupules de l'uranium nigérien, essentiel pour le programme nucléaire français et israélien, continuent l'ère du pillage colonial sous d'autres formes notamment dans la chasse gardée sahélienne, livrée au fléau de la déstabilisation et de la pauvreté endémique. Dans un rapport virulent, publié fin avril, l'organisationnon-gouvernementale Greenpeace dévoile les méfaits de l'exploitation sans vergogne des ressources naturelles du Niger et ses conséquences sur la vie et la santé publiques. Elle accuse Ereva de mettre en danger l'équilibre des riverains du Nord du Niger (notamment ceux d'Arlit et d'Akokan) souffrant de maladies par voie de contaminations radio-actives. Si la puissante multinationale française a promis une inspection générale des sites mises en cause « d'ici fin 2010 », le risque de l'EPR (European pressurise Water Reaction) dit de « 3e génération » se donne pour objectif une production de 1.600 mégawatts (autant pour l'électricité) pour une utilisation moyenne de 17% d'uranium. Mais, tout le danger est dans le stockage des déchets conçus pour des millions d'années. Or, relève le rapport, pour chaque mégawatt d'électricité produit, une centrale EPR génère une activité radioactive de la même teneur qu'une bombe hiroschima. Le péril nucléaire est le danger mortel pour les populations locales qui sont loin de profiter des retombées sociales et financières de l'exploitation des ressources nationales.