Défaillance n Les sous-bois forestiers qui recèlent une multitude d'atouts inexploités et tendant à dépérir, constituent, dans cette wilaya, un «véritable réservoir d'emplois et de richesses». Avec «d'énormes capacités de production» de divers sous-produits forestiers, au demeurant méconnus ou peu exploités, le sous-bois forestier d'El-Tarf se prévaut pourtant de l'omniprésence de la souche de bruyère dans les peuplements de chêne-liège, soit sur une superficie exploitable de plus de 40 000 hectares, a ajouté Mohamed Teyar, précisant que ce sous-produit forestier est un «bois noble utilisé pour la fabrication de pipes, notamment». Outre la bruyère qui n'est plus exploitée depuis la fermeture de l'unité de fabrication de pipes d'El-Kala, les plantes médicinales et cosmétiques offrent, elles aussi, de nombreuses possibilités de création d'emploi, particulièrement pour leur cueillette, a souligné le conservateur des forêts. Il existe aussi, selon lui, de nombreuses plantes ligneuses et herbacées qui composent le cortège floristique des peuplements forestiers renfermant des substances d'un intérêt certain pour les cosmétiques et l'industrie pharmaceutique, à l'exemple du cytise à trois feuilles, l'arbousier, le pistachier, le lentisque, la lavande, le romarin ou encore le laurier. Les formations forestières de la wilaya sont également représentées par d'autres espèces comme le chêne zen, le chêne liège, les eucalyptus et le pin maritime, outre les biotopes terrestres qui abritent des communautés végétales autochtones et exotiques telles que l'aulne, l'orme, le saule, le frêne et le peuplier. «Le gland de chêne constitue, lui aussi, une autre richesse pouvant être transformée en produit de substitution pour l'aliment de bétail et qui peut offrir, si elle est exploitée à bon escient, des milliers d'emplois», a encore souligné le conservateur des forêts. La strate herbacée du chêne-liège est essentiellement représentée par le cytise à trois feuilles, la bruyère arborescente, le calycotum spinosa et le genêt à trois épines. Des «tentatives d'investissement» dans ces créneaux porteurs ont été effectuées, mais «l'absence d'une main-d'œuvre locale qualifiée, spécialisée dans la cueillette des plantes, notamment cosmétiques et la récolte de sous-produits forestiers, n'a cependant pas permis un engagement conséquent des potentiels investisseurs qui refusent de s'engager davantage», a soutenu M. Teyar. En dépit de toutes les dispositions prises par les services concernés pour la protection et la préservation de ce patrimoine végétal, le pâturage intensif en forêt et les incendies ont porté une «atteinte sévère» aux peuplements forestiers et à leurs sous-bois, a-t-il encore fait observer.