Résumé de la 89e partie n Partie rendre visite à sa sœur, qui vit à Chicago, une jeune Norvégienne de 21 ans décide, à son tour, de s'installer en Amérique. Originaire de Selbu, un petit village de pêcheurs sur la côte ouest de la Norvège, Brynhild est une femme plutôt rondelette, blonde, assez laide. Mais outre la laideur, elle a un très mauvais caractère. quand elle a quitté son pays, elle était fâchée avec plusieurs membres de sa famille. Quand sa sœur lui a écrit, pour lui parler de sa vie en Amérique où elle a émigré, Brynhild lui a aussitôt répondu qu'elle s'ennuyait et qu'elle voudrait, elle aussi, visiter l'Amérique. Elle ne pensait pas s'y installer, mais le Nouveau monde a fini par la conquérir. Elle vit d'abord avec sa sœur et son époux, puis elle loue un logement. Elle travaille dans un magasin et c'est là qu'elle rencontre un surveillant, norvégien comme elle. L'homme, Made Sorenson, lui plaît et elle tombe amoureuse de lui. — que dirais-tu si on se mariait ? lui demande Made. Elle hésite. — je voudrai bien, mais je n'ai pas encore de situation… — j'ai mis de l'argent de côté, nous pourrons acheter un magasin et le gérer… — alors, j'accepte, dit-elle. Elle épouse Sorenson en 1884, alors qu'elle vient d'avoir 25 ans. Son époux est un homme assez fruste, sans instruction, mais courageux et travailleur. Il veut beaucoup d'enfants et Brynhild va lui en donner cinq. La même année, elle américanise son nom, devenant Bella Storset, puis Belle, un prénom qu'elle va garder toute sa vie. Les trois premières années, le magasin est rentable, mais comme le commerce se développe à Chicago, les entreprises se multiplient et bientôt, le magasin ne tient plus devant la concurrence. — nous allons faire faillite, se désespère Made Sorenson — non, dit Belle, j'ai une idée… — que comptes-tu faire ? — tu vas assurer le magasin… Prends une forte police ! — mais tu es folle ! Nous serons contraints de fermer et tu veux que j'assure un magasin qui ne vaut plus rien ! — Ecoute-moi, tu comprendras par la suite. Made Sorenson obéit. Il dépense ce qu'il a réussi à mettre de côté, dans une police d'assurances. — je l'ai fait, dit-il, si tu espères un miracle… Mais Belle n'espère pas un miracle. Quelques jours après l'entrée en action de la police, un incendie ravage le magasin. Quand les secours arrivent, il ne reste plus rien. Tout a été calciné, murs et marchandises. — c'est la lampe à kérosène qui a explosé, explique Belle. Les enquêteurs ne trouve pas de lampe à kérosène, mais elle verse quand même la prime. Une aubaine pour la famille ruinée ! (à suivre...)