Résumé de la 35e partie n Les Sorenson, qui ont perdu leur fille aînée, perdent encore un fils, mort de «coliques». Heureusement, la famille a contracté une assurance-vie pour lui. Je voudrais finir mes jours dans l'Illinois, dit-il. Depuis quelque temps, l'époux de Bell, Sorenson ne travaille pas. Il souffre en effet de troubles cardiaques mais pas au point d'être invalide. Mais comme les assurances lui ont apporté beaucoup d'argent, il préfère prendre du repos. Peu de temps après, il attrape un gros rhume : il doit garder le lit. Belle, soudain très intentionnée, lui ramène une potion. — Qu'est-ce que c'est que cela ?, demande-t-il — Prends, ça fera passer le rhume ! Il prend toute la tasse. La tisane est amère, mais sa femme lui a assuré que c'est un remède très efficace. Mais le rhume ne passe pas et le malade est soudain pris de douleurs au ventre. Il a des soupçons et demande à sa femme ce qu'elle a mis dans sa potion. Elle répond, très vaguement : — Un remède de ma composition. Sorenson s'est-il rendu compte qu'il souffrait des mêmes symptômes que les deux enfants, morts de «coliques aiguës» ? Peut-être a-t-il participé à l'empoisonnement des deux petits... Et voilà que sa femme se retourne contre lui maintenant… Mais à peine a-t-il eu le temps de le comprendre qu'il rend l'âme… Le médecin de famille est appelé. Il connaît bien la maladie cardiaque de son patient, puisque c'est lui qui le traite,et c'est tout naturellement qu'il conclut à une mort naturelle : «crise cardiaque». Personne, dans l'entourage, ne soupçonne Belle. On plaint même la pauvre femme qui est, en l'espace de deux années, si durement éprouvée par le sort. Elle a perdu un local commercial, une maison, deux enfants et maintenant son époux ! Mais Belle ne se laisse pas abattre. Quelques jours après la mort de son époux, elle touche la prime d'assurance contractée à son nom, ou plutôt les deux primes, contractées dans deux compagnies différentes. Et deux jours avant le décès, elle avait doublé les primes. Les compagnies ont des soupçons mais elles ne disposent d'aucune preuve. Et puis, on n'allait pas importuner une femme si durement éprouvée. 8 000 dollars, c'est ce que la veuve touche. C'était à l'époque une fortune ! Belle vend sa maison de Chicago et par s'installer à La Porte, dans l'Illinois, où vit une importante communauté d'immigrants d'origine norvégienne. C'est là, dit-elle, que son défunt mari voulait finir ses jours… Elle s'achète une belle demeure, avec un potager, où elle va vivre avec trois enfants, ses deux filles, Myrtle, née en 1897 et Lucy, née en 1899, et Jennie Olsen qu'elle a adoptée. Belle va se mettre à cultiver son potager et à s'occuper de sa maison. c'est une femme qui ne rechigne pas à l'ouvrage et, bientôt, elle transforme son domaine en un lieu agréable. Un fermier norvégien, qui vient de perdre sa femme, lui propose de l'épouser. Il a un bébé sur les bras, mais Belle n'y voit aucun inconvénient : il a beaucoup d'argent… L'homme, Soren Gunness, qui va donner son nom définitif à Belle, est un grand blond barbu aux yeux bleus. Il aime son épouse et il la trouve très dévouée avec son fils. Elle s'occupe de lui, comme si c'était son propre enfant et le soigne quand il est malade. (à suivre...)