Victime d'un grave accident de la circulation, Mountasir a perdu la moitié de son corps en 2005. En traversant la route pour rejoindre son école, à Tamacine, dans la wilaya de Ouargla, il a été percuté de plein fouet par un semi-remorque qui roulait à vive allure. Evacué d'urgence vers l'hôpital, ce petit ange de 5 ans a subi une lourde opération chirurgicale. Les médecins ont pu lui sauver la vie, mais pas ses jambes, son bassin et ses organes génitaux. Ayant subi de très graves blessures, les médecins ont été contraints de lui faire deux trous au niveau de l'estomac pour dégager les déchets organiques dans des sacs en plastique reliés à son corps par de petits tuyaux. Mountasir est resté 8 mois à l'hôpital alors que ses camarades allaient en classe. Outre le grave handicap physique, l'enfant a subi un grave traumatisme psychologique et souffre depuis l'accident de troubles du sommeil, selon ses parents. Aujourd'hui, il a peur des véhicules au point de ne pas vouloir monter à bord. Des milliers de gens ont subi le terrible sort de Mountasir. Des jeunes, des femmes, des hommes et des enfants ont vu leur vie se transformer en un véritable cauchemar du jour au lendemain. Ainsi, ils errent d'un hôpital à l'autre, d'une salle d'opération à une autre et doivent faire face, en sus, au manque de moyens et d'infrastructures spécialisées et à la mauvaise prise en charge. Ils sont nombreux, comme Mountasir, à souffrir en silence. Ces gens-là doivent payer, pendant toute leur vie, des erreurs dont ils ne sont nullement responsables. Des erreurs de chauffards sans foi ni loi qui privent des enfants de la joie de vivre. Des irresponsables qui brisent à jamais des vies humaines.