Le problème d'interprétation de la musique andalouse, sa classification et les écrits ont été mis en exergue hier à Tipasa lors d'un colloque international sur «Les perspectives et le Renouveau des nawbates maghrébines». Organisé par l'association musicale El- Kaissaria de Cherchell, ce colloque, qui se propose d'aborder la problématique de la complexité de l'interprétation de cette musique savante à travers des conférences et des résidences regroupant des musiciens et des professionnels, est, en fait, selon le président de l'association El- Kaissaria, Abdeljalil Ghobrini, un projet d'échanges «pour rassembler des propositions, des points de vue des professionnels sur ces questions». A travers cette rencontre, les spécialistes auront à débattre des modalités permettant d'aider à répertorier les recherches faites sur le sujet, de discuter des avis contraires émis sur la question de l'interprétation de la musique et de recueillir des propositions qui seront enrichies à travers les débats, a ajouté ce responsable. Dans sa conférence intitulée «Les éléments et les influences constitutifs de la nawba tunisienne», Syrine Benmoussa, une chercheuse tunisienne, s'est longuement étalée sur la présence des onomatopées dans «les pièces musicales andalousiennes qui ne sont pas des éléments de remplissage, mais ont plutôt une fonction rythmique, voire même poétique». «Leur présence participe à la composition du morceau et de la pièce musicale et ils ne peuvent être compris que quand ils sont appréhendées de l'intérieur», explique-t-elle. Abondant dans le même sens, le modérateur de la séance de la matinée, le chercheur Rachid Guerbas qui dirige l'orchestre national d'Alger a souligné qu'«il est temps d'appréhender toutes ces questions chez nous, à travers des recherches et en faisant appel à des spécialistes qui les aborderont de l'intérieur». «Il y a des écrits dignes de ce nom sur la question de la musique arabo-andalouse», a-t-il rappelé en citant Louis Massignon, «dont les œuvres quelque peu oubliées méritent d'être rééditées».