Ses membres, après avoir assisté à plusieurs séances de magnétisation, concluent que le magnétisme animal n'est opérant que lorsque les patients sont avertis et que Mesmer est dans la pièce, avec sa baguette. Autrement dit, s'il y a des effets sur les malades, ces effets sont exclusivement dus à l'imagination et non à quelque fluide qui existerait dans la nature. Une seconde commission s'apprête à faire les mêmes conclusions quand l'un de ses membres, le botaniste Laurent de Jussieu se rétracte et annonce qu'il est convaincu de l'existence du fluide. Les autres membres sont scandalisés, mais de Jussieu maintien sa position : le fluide est une réalité qu'on ne peut ignorer. En fait, il a été témoin d'une guérison, une jeune aveugle à laquelle Mesmer a rendu la vue, en la touchant de sa baguette. Il a bien vérifié qu'il ne s'agit pas d'une fraude : la jeune fille était effectivement aveugle, puis il a assisté à la séance de magnétisme et elle a recouvré la vue. La commission ne condamne pas moins les théories de Mesmer, accusé de charlatanisme, et, celui-ci, en partie discrédité, quitte la France pour la Suisse (1784). Il ne laissera pas moins de nombreux partisans qu'on va nommer les mesmériens ou les «fluidistes», par opposition aux «animistes» ou partisans de l'explication par l'imagination. L'année même où la commission royale prononçait la condamnation de ses théories, un de ses partisans, le marquis de Puységur, annonce une découverte étonnante.