La vue revient progressivement à Maria Theresa Paradies et Mesmer lui bande les yeux et lui demande de rester dans une chambre noire, le temps qu'elle s'habitue de nouveau à la lumière. On l'expose d'abord à de faibles lueurs, puis elle peut, de nouveau, sortir et bien voir. C'est alors que les parents de la jeune fille décident d'arrêter le traitement. On croit savoir aujourd'hui qu'ils ont agi à l'instigation d'un oculiste qui avait soigné la jeune fille et n'était pas arrivé à la guérir. Cet incident provoque un scandale et on accuse Mesmer d'utiliser des procédés non conventionnels pour traiter ses malades. Le médecin-guérisseur doit quitter Vienne et se rendre à Paris où ses théories trouvent un écho plus favorable. Son cabinet est aussitôt pris d'assaut ; il suscite autant l'admiration que la curiosité. Mesmer opère dans une salle plongée dans la pénombre, au milieu de laquelle il place un grand baquet muni de tiges de fer censées capter l'énergie magnétique. Les malades sont placés autour du baquet, ceux du premier rang touchent les tiges et communiquent l'énergie aux autres. Pour les rendre réceptifs, quelqu'un joue du piano : une musique choisie qui, du témoignage des patients, provoque des picotements sur tout le corps. Mesmer, lui, vêtu d'une longue robe de soie, circule dans la pièce, une baguette de fer à la main. Cette mise en scène, qui peut sembler désuète aujourd'hui, provoquait des effets positifs sur nombre de malades qui, même s'ils n'étaient pas guéris, étaient soulagés.