Performances n Ils étaient 23 joueurs en Zambie pour donner autant de joie à un peuple lassé des multiples problèmes quotidiens. Ces héros nationaux de Chililabombwe ont permis à l'Algérie de vivre des moments forts en émotion. Gaouaoui : l'assurance tous risques l Si Bougherra et Saïfi ont offert aux Verts les buts de la victoire, le gardien Gaouaoui a été Monsieur 50% en réalisant des arrêts décisifs qui ont non seulement sauvé son équipe de buts certains, mais ont donné une dose supplémentaire de confiance à ses coéquipiers pour aller de l'avant. Sollicité à la 33' sur pratiquement un face-à-face, il a été décisif en dégageant d'une claquette. Ensuite d'un réflexe inouï à la 40' il écarte le danger à la suite d'un coup franc direct avant de fermer l'angle de son poteau droit dans le temps additionnel de la première période. En seconde mi-temps, Gaouaoui réédite sa production en étant incisif sur toutes les balles, notamment ces deux coups francs, l'un un bolide et l'autre sous feuille-morte qui allait en pleine lucarne. En deux mots : le gardien algérien a été l'un des hommes du match. Bougherra : le guerrier passe à l'attaque l Le défenseur des Glasgow Rangers a été, encore une fois, impérial dans ses interventions, notamment dans les airs où il excelle. Son but (21') est une preuve d'un grand opportunisme et de sa tendance à donner le plus en attaque lorsqu'il le faut. Ses bons placements et son sens de la couverture ont été d'un grand secours, surtout lorsque Belhadj était dépassé par les attaquants adverses. «Magic Bougui» réalise le sauvetage parfait sur la ligne des buts à la 66' qui amena sur le contre qui suivit le second but algérien. Avec sa production contre la Zambie, Bougherra prouve qu'il est un élément indispensable dans le Onze de Rabah Saâdane. Halliche : talent en Or et Sang pur l L'ex-défenseur du NA Hussein-Dey a encore gagné en confiance et en maturité, ce qui lui a permis de produire un gros match. Dès le début de la partie, il se distingue par une grande présence dans la surface de réparation intervenant sur plusieurs balles zambiennes, il sauvera même une occasion au terme d'un tacle glissé qui lui vaudra une blessure qui a fait bondir le banc algérien. Plus de peur que de mal puisque Halliche poursuivra son gros travail défensif en seconde mi-temps avec toujours le même enthousiasme et la même générosité. Avec ce match, il marque de précieux points pour l'avenir. Yahia : le Anthar national l Contrairement au match face à l'Egypte où il s'est un peu cherché dans les duels, cette fois Yahia s'est imposé dans la plupart de ses interventions. Du travail propre, de l'abnégation et du sérieux résument le rendement du sociétaire de Bochum qui a prouvé, une fois encore, son indisponibilité au sein de l'arrière-garde des Verts. Sur un autre plan, il a eu un rôle prépondérant dans la gestion de ses autres coéquipiers défenseurs, notamment vis-à-vis de Halliche, alors que sa relation avec Bougherra a été parfaite. Mansouri : le capitaine courage l Le capitaine des Verts a eu du mal à retrouver ses repères dans ce match, malgré sa bonne volonté de bien faire. Il lui a été difficile de se placer dans une zone précise et surtout de bloquer les virevoltants attaquants zambiens qui ont réussi à plusieurs reprises à le mettre dans le vent. La relance n'a pas été non plus son fort, notamment en première période où il a laissé transparaître beaucoup de déchets. Il se rattrapera en seconde mi-temps en terminant mieux son match qu'il ne l'a débuté. Matmour : un sens tactique aigu l Confiné beaucoup plus dans des tâches défensives sur son couloir droit, Matmour a eu un rendement honorable. Très appliqué dans ses retours et ses duels, même s'il n'a pas le profil du défenseur de métier, le joueur du Borussia Moenchengladbach a été également percutant à plusieurs reprises en attaque en menant quelques actions à partir de sa moitié de terrain et sur son aile préférée. Mais sa débauche d'énergie et sa combativité vont l'amener à commettre quelques fautes en fin de match et à récolter un carton dans le temps additionnel. Malgré cela, Saâdane a préféré ne pas le remplacer et le laisser terminer sa mission jusqu'à la fin. Belhadj : égal à lui-même l D'entrée, Belhadj s'est senti investi d'un rôle plus offensif ce qui l'a poussé à multiplier les accélérations tout en accomplissant ses tâches de récupération. Toutefois, au fil des minutes, il s'est retrouvé dépassé par les Silunguma et Kabala qui ont reçu des consignes pour passer de son côté où il y avait quelques espaces dans le dos comme cette occasion à la 33' sauvée in extremis par le gardien Gaouaoui. Suite à cela, Saâdane le cantonnera beaucoup plus en défense en seconde mi-temps où il fera preuve de plus de concentration, malgré quelques actions plutôt audacieuses. Belhadj, doté d'un grand potentiel, devrait muscler un peu plus son jeu et éviter ainsi les déchets qui le caractérisent, cela rendrait son jeu plus simple et surtout plus efficace. Ses coups de pied arrêtés, eux, en revanche, demeurent très précieux. Lemouchia : un ratissage assuré l Contrairement au match contre l'Egypte, le milieu de l'Entente de Sétif s'est beaucoup dépensé sans que son jeu ait d'impact sur le rendement de l'équipe en milieu de terrain vu que les Zambiens ont tiré presque une vingtaine de fois vers les buts et qu'ils ont réussi à passer le premier rideau algérien. Il est vrai qu'il n'était pas facile de jouer sur ce terrain du Konkola-Stadium, surtout après une saison très chargée, mais Lemouchia a tiré son épingle du jeu et demeure une des pièces précieuses de Saâdane. Ghezzal : une valeur sûre l Pour son second match sur le continent, Ghezzal s'est mieux démené que contre le Rwanda avec cette fois la mission de bloquer la construction zambienne à partir des arrières. Sur le plan offensif, il a beaucoup gêné les défenseurs chipolopolo en multipliant les débordements ou les combinaisons avec ses autres coéquipiers. En somme, le joueur évoluant dans un calcio éreintant a beaucoup plus servi son équipe que sa personne. Il laissera sa place à l'heure de jeu à Rafik Saïfi. Djebbour : un poids énorme sur la défense adverse l Il a donné l'air d'être plus à l'aise lors de ce match, affichant de bonnes dispositions physiques ce qui lui a permis de terminer le match et de faire une offrande à Saïfi pour le second but. Un débordement, une passe dans un bon timing et millimétrée s'il vous plaît. Auparavant, Djebbour a fait ce qu'il devait faire en pesant sur la défense zambienne et en étant sur plusieurs balles de contre ou sur des retraits. Ziani : celui par qui le but vient l Compte tenu de la tactique prônée par Saâdane, Karim Ziani a tendance à se retrouver seul dans l'orchestration du jeu de son équipe. Peu aidés par ses milieux, confinés beaucoup plus dans les tâches défensives, Ziani a, à chaque fois, pris ses responsabilités en faisant des montées balle au pied ou en contournant la défense adverse en alertant les attaquants Djebbour et Ghezzal. Il sera le principal instigateur des deux buts algériens : un coup franc bien dosé sur le premier but de Bougherra et une merveilleuse inspiration sur le second pour Djebbour qui rappelle celle du troisième but contre l'Egypte, avec cette fois une concrétisation signée Saïfi. Saâdane : la ruse du Cheikh l Cette fois, on fera bien une exception à la règle pour évoquer le «rendement» du sélectionneur national alors qu'il n'a pas participé directement au jeu sur le terrain aux côtés de ses joueurs. Certes, il aurait aimé bien le faire pour replacer les uns ou bien remettre de l'ordre lors de certaines phases de jeu, mais il n'a plus les jambes de ses vingt ans pour le faire. En revanche, il a la tête pleine, lui qu'on appelait si bien à une certaine époque Rabah «la science». Eh bien, ce titre élogieux, Saâdane le mérite amplement aujourd'hui - et toujours d'ailleurs - après cette excellente performance contre la Zambie qui permet à l'Algérie de renouer avec les victoires sur les terrains d'Afrique et de prendre les rênes de son groupe qualificatif sur le chemin du Mondial. En reconduisant la même équipe qui a battu l'Egypte, il y a quinze jours, Saâdane réédite une performance d'il y a vingt-quatre ans lorsqu'il avait conduit la sélection à un succès face à la Zambie en aller et retour puis à la Coupe du monde au Mexique. Depuis, Saâdane a mûri et a parfait sa science, et comme le travail et la gestion professionnelle du football moderne finissent par payer, le Batnéen est en train de réussir son coup. Doucement, mais sûrement. Alors chapeau au maître. Saïfi : l'expérience, le joker… et le but l Parfait coaching de Rabah Saâdane qui fit rentrer un autre attaquant en la personne de Rafik Saïfi qui se révéla un bon joker en signant le but du K.-O. six minutes seulement après son entrée. Le reste du temps, il participera au milieu pour défendre tout en scrutant la moindre balle de contre. Bezzaz et Bouazza : ils ne peuvent être jugés pour le peu de temps qu'ils ont passé sur le terrain. Il ne faut pas oublier les joueurs qui étaient sur le banc de touche, Chaouchi, Zaoui, Achiou et Raho, ainsi que ceux qui n'étaient pas portés sur la feuille de match, à l'image de Benhamou, Ousserir, Ghilas, Meftah, Abdeslam, Babouche et les autres.