Des personnes ayant été condamnées de cinq à dix ans de prison pour différents délits, et dont le nombre est estimé à près de 1,2 million, peuvent retirer des casiers judiciaires vierges. Cette nouvelle mesure prise dans le cadre des réformes entamées dans le secteur de la justice, vise, selon le garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, à faciliter la réintégration socioprofessionnelle de ces ex-détenus. Près de 1,2 million d'ex-détenus peuvent retirer un casier judiciaire vide qui facilitera notamment leur réinsertion professionnelle, a indiqué, hier, mercredi, à Mostaganem, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, cité par l'APS. Cette nouvelle mesure prise dans le cadre de la réforme de la justice, concerne, a-t-il précisé, des personnes qui avaient été condamnées à 5 ou 10 ans de prison. Il est donc décidé de donner un coup de pouce à ces ex-prisonniers dans le seul objectif de faciliter leur réintégration socioprofessionnelle, sachant que la plupart des employeurs, administrations publiques ou entreprises privées, refusent d'embaucher des personnes dont les casiers judiciaires sont entachés d'une quelconque infraction. La réinsertion socioprofessionnelle constitue également la solution idéale pour empêcher ces derniers de récidiver dans les délits, des études et des enquêtes ayant démontré que l'oisiveté pousse les ex-détenus à commettre de nouvelles infractions. En outre, le ministre a mis l'accent sur la nécessité de compléter les fonctionnalités des cours de justice par la mise en place du système de vidéosurveillance. Ce souci de sécurisation des institutions publiques s'accompagnera, a-t-il poursuivi, par des cycles de formation de trois mois des agents de sécurité chargés de gérer ce système électronique. Il a, également, fait valoir l'importance de la mise en place de salles médicales dans les cours de justice devant intervenir pour les premiers soins, le cas échéant, lors des intenses activités de ces institutions judiciaires. Dans un souci de faciliter l'activité de la cour de justice, de rendre son cadre de travail plus agréable et plus fonctionnel, M. Belaïz a également insisté sur l'agrandissement des salles d'audience, réservées aux affaires criminelles, jusqu'à 700 m2, pouvant abriter entre 800 et 1 000 places. S'exprimant sur les conditions de garde à vue dans les postes de police et de gendarmerie, M. Belaïz a indiqué que celles-ci étaient conformes aux normes en matière de respect des droits de l'Homme et des lois de la République. Dans ce sens, il a indiqué que les procureurs de la République avaient effectué, durant l'année judiciaire écoulée, 44 000 inspections inopinées dans les postes de police et de gendarmerie, pour s'enquérir de la situation des personnes gardées à vue dont les conditions sont jugées «satisfaisantes». Par ailleurs, le ministre a souligné que la durée des procédures d'instruction judiciaire ne saurait désormais dépasser deux semaines, au lieu de trois mois. Cela permettra d'épargner aux justiciables une longue attente, a-t-il expliqué. M.Belaïz a, enfin, insisté sur la nécessité de sensibiliser les huissiers de justice sur l'importance de l'exécution des jugements dans les meilleurs délais, rappelant que «le jugement n'a aucune valeur, s'il n'est pas exécuté».