Terminons cette série sur la divination par une pratique connue dan le centre algérien, lbouqala. Cette pratique, autrefois très vivante, s'est un peu éclipsée, mais elle a retrouvé, ces dernières années, une certaine vitalité, grâce notamment à la presse, à la radio et à la télévision. Nous avons eu l'occasion, au cours de cérémonies de mariage, de trouver dans les boîtes de gâteaux, des petits bouts de papier, où figure une bouqala, c'est-à-dire une prédiction en vers, destinée à celui qui reçoit les gâteaux ! Le mot bouqala désigne au propre un bocal : le mot, d'origine arabe, comme le mot français d'ailleurs, est issu du grec, boukalion, un récipient, généralement en terre, ayant une forme sphérique. La cérémonie est traditionnellement et exclusivement féminine. Autrefois, par les nuits chaudes d'été, alors que les hommes allaient dans les cafés, les femmes, parentes et voisines, se réunissaient pour faire une bouqala. Le rite peut se pratiquer tous les jours, mais les matrones qui le dirigeaient pouvaient désigner un jour qu'elles jugeaient propice. Ainsi, à Blida et dans sa région, on préférait le vendredi, le dimanche ou le mercredi, parce qu'on pensait que les génies que l'on sollicitait étaient plus disposés à faire des prédictions. Le rite était également pratiqué durant les longues nuits du ramadan.