Rencontre n Les dirigeants des huit principaux pays les plus industrialisés et de certains pays en développement tiennent aujourd'hui un sommet à Aquila en Italie. La crise financière internationale, le terrorisme, les changements climatiques et les aides aux pays pauvres seront au centre des discussions de ce sommet. Ce dernier se déroule dans un climat international très favorable, puisqu'il intervient après le rapprochement des visions entre les Etats-Unis et la Russie. Un rapprochement qui augure de lendemains moins tendus entre les deux pays. Toutefois les précédentes expériences des sommets du G8 et du G20 imposent une certaine prudence quant aux résultats de ce sommet. En effet, les précédents sommets n'ont pas eu les effets escomptés. Interrogé sur d'éventuelles solutions pour sortir de la crise actuelle qui secoue le monde, Abdennour Benantar, politologue et chercheur au Centre de recherches en économie appliquée pour le développement (Cread), a souligné que «les solutions sont confrontées à des problèmes à la fois économiques et politiques». S'agissant du premier, il a indiqué que les pays ont, pendant des années, poussé la dérégulation, ainsi ils ont éjecté l'Etat du circuit économique, aujourd'hui, en revanche, les acteurs économique appellent l'Etat à jouer le rôle de régulateur de la dérégulation. «C'est étrange et complexe comme tâche», a estimé M. Benantar. Au plan politique, les pays développés ne respectent pas leurs engagements en matière d'aide aux pays pauvres. Pour illustrer ses dires, il cite l'exemple des pays du G20 qui n'ont donné que la moitié de l'aide promise aux pays pauvres lors de leur dernier sommet. «Quand les pays développés respectent leur engagement, ils donnent un dollar à l'Afrique mais ils en gagnent 10 en contrepartie, par conséquent il faut revoir tous les aspects de ces aides humanitaires destinées aux pays africains», a indiqué M. Benantar. Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que «le temps des belles paroles et des demi-mesures est terminé». Ainsi, M. Benantar prévoit que le secrétaire de l'Onu mette la pression sur les pays du G8 pour qu'ils respectent leurs engagements, notamment vis-à-vis des pays pauvres. «Les paroles de Ban Ki-moon correspondent plus aux aspirations des populations du monde, notamment des pays pauvres qu'aux paroles que prononceront Obama ou les autres participants au G8», a signalé M. Benantar. Selon lui, l'Onu n'a pas les moyens financiers d'exécuter des plans de développement à travers le monde et pour sortir de la crise, en revanche elle peut proposer des solutions et de bons diagnostics à même d'aider à la mise en place de programmes de sortie de la crise économique. L'autre volet qui sera abordé dans ce sommet, sera le changement climatique qui a mené 170 millions de personnes à la pauvreté et a installé 44 millions dans une situation de malnutrition, sans parler des autres effets, tels que la dégradation des terres, des inondations et la sécheresse.