Education n Il suffit d'un peu de volonté pour que tout un environnement éducationnel récolte les fruits de ses efforts. Le collège Yousfi-Abdelkader, à l'extrémité nord-est de la commune de Blida, en contrebas de la célèbre cité Benachour, étonne cette année. Et pour cause ! Les résultats au BEM – plus de 44% de réussite – deviennent une fierté et un défi savamment relevé. Ce collège qui n'a jamais dépassé les 30% de taux de réussite, a pu faire passer 60% de ses jeunes élèves avec les moyennes compensées. L'acharnement de ses enseignantes et enseignants a pu venir à bout des difficultés rencontrées au quotidien. Ce collège de 1 770 élèves avec 14 classes tournantes, ne bénéficie que rarement des retombées financières de l'Etat. C'est ainsi qu'on apprend qu'une de ses classes, la 4e - 5, comptait 62 élèves ; tous les collèges et même l'autorité de la DE proposaient aux parents désorientés par l'exclusion de leurs enfants de s'adresser à cet établissement, dont le directeur, un homme à l'âme sensible, prône le renvoi comme ultime solution. Les enfants fréquentant ce collège proviennent de cités réputées difficiles à Blida : cité du 19-Juin, Benachour, Cherry, les Oliviers, Kamarize. Des quartiers populaires où la réussite scolaire ne sourit pas toujours. Pourtant, c'est un collège qui a pu organiser des sorties et des excursions avec un séjour d'une semaine à Tlemcen pour 42 élèves aux vacances de printemps, un repas organisé dans le collège pour 110 élèves afin de tenter de créer une ambiance conviviale entre jeunes élèves et enseignants. C'est à cette occasion que des élèves ont juré à leurs enseignants de faire l'impossible pour le BEM. C'est de cet établissement que sont sortis des champions d'Algérie en compétition scolaire, comme Maameri ; cette athlète qui n'a bénéficié que d'un VCD – à la place d'un équipement sportif par exemple – alors qu'elle remporte trois fois de suite le championnat national. Une particularité pour ce collège : le volontariat, notamment des cours de soutien, organisés, chaque vendredi, par les enseignants au profit des élèves accusant des retards dans les programmes. Plus de 1 400 élèves s'avéreront être des enfants issus de familles où les parents ne travaillent pas : un record ! La demi-pension n'a pas encore démarré et les travaux quant aux espaces verts que voudrait entreprendre l'éducatrice Nabila, ont besoin d'autorisations. Cette battante défie l'administration avec son projet d'organiser un concours national des espaces verts dans les collèges. Initiative louable…pour le bien de tous.