Tout citoyen empruntant les larges avenues menant à la commune de Ouled Yaïche, ne peut ignorer la mise en chantier de chaque cité, chaque quartier et chaque place ! Avec les dernières pluies, les habitants ont vécu le calvaire au quotidien dans ce qui est devenu un bourbier. «Je mets des sachets dans mon sac pour les chausser dans mon quartier et même pour aller chercher mon véhicule au parking», indique un enseignant d'anglais qui exprime l'opinion de toutes les personnes résidant à la cité des 1024-Logements. Près de 6 000 personnes habitent dans cette cité qui est un véritable chantier et les «mises en demeure» du wali de Blida adressées aux entreprises responsables de ces retards, semblent sans effet. «A chaque fois, un service nous sort un problème pour lequel des réunions sont programmées et le retard s'enregistre de manière automatique», assure un élu à la commune, gêné par la colère des citoyens en ce jour de repos hebdomadaire et de célébration du Mawlid Ennabaoui. Chantiers à l'abandon, reprises de projets après de nombreuses anomalies, pressions pour combler les retards font que toute la commune donne l'impression d'un vaste et éternel chantier ! Le P/apc de Ouled Yaïche a été récemment suspendu à la suite de l'ouverture d'une enquête judiciaire après le dépôt d'une plainte. Pour passation de contrats en l'absence de critères de qualification concernant la pose de 82 poteaux d'éclairage public atteignant la somme de 24 millions de dinars, son remplaçant, désigné par le wali de Blida, doit gérer les multiples chantiers et la colère des citoyens. «Trop de combines et de corruption font que les retards s'accumulent et nos responsables ne devinent sûrement pas notre malaise» explique une mère de famille. Plus de 70 000 habitants sur moins de 20 km2, soit une densité de population dépassant les 3 500 habitants au km2, classant la commune parmi les plus denses du pays. L'ambiance générale n'invite guère à la satisfaction avec l'absence de maisons de jeunes, d'aires de jeu, d'associations, d'emploi, d'éducation. Même le projet de gare ferroviaire reliant l'université — forte de ses 40 000 étudiants — à la commune de Béni Mered, est tout simplement retardé. «Cela ne nous étonne plus de voir des projets annoncés en grande pompe à l'occasion de visites puis se trouvant annulés, reportés ou remis en cause», déclare Hamza, un citoyen qui souffre de l'absence de gaz naturel dans sa cité jouxtant celle des 1 600-Logements de l'Aadl, elle-même dotée de ce précieux combustible. Remous à l'APC de Blida l Le dernier scandale ayant touché la commune de Blida avec l'emprisonnement du président élu et du chef du service «réseaux» en compagnie d'entrepreneurs, a porté un rude coup à la notoriété des élus de la ville. Les citoyens se trouvent encore quelque peu blasés du fait que ce n'est pas le premier éclat : il y a un président qui a subi un contrôle judiciaire, un autre contraint à la démission, un troisième pour qui des poursuites judiciaires sont toujours en cours si bien que les citoyens se mettent à regretter le temps des candidats du parti unique. L'affaire de l'actuel président (cf. InfoSoir daté du 31 janvier dernier) a trouvé son épilogue (le premier ?) avec la mise en détention de Hocine Kacem par le juge d'instruction près le tribunal de Chéraga. Un détournement de l'ordre de quatre milliards de centimes à travers la passation de marchés non conformes à la législation, dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux. Ce qui était sur toutes les lèvres demeurait le train de vie de l'élu et de certains cadres de la commune aujourd'hui poursuivis en justice. Ce qui apparaît aujourd'hui comme un clan de la commune de Blida, se partageant tous les marchés publics, facturant à des prix exorbitants tout service rendu, anime les discussions de citoyens outrés, ces citoyens qui peinent au quotidien à joindre les deux bouts. Qui sera le nouveau président d'apc ? La question mérite d'être posée. Agence de wilaya de l'emploi Des locaux inappropriés n Une virée du côté de l'Awem de Blida sise à l'avenue Yousfi-Abdelkader, donne une image du non-respect témoigné aux jeunes diplômés et aux travailleurs du secteur. Neuf communes y sont représentées et près de vingt personnes travaillent dans cet espace plus qu'exigu, surtout lorsqu'on sait que 600 à 700 personnes y défilent chaque jour à la recherche d'un emploi ou pour y déposer un dossier. Les lieux sont également chargés de recevoir les chefs d'entreprise pour les contrats à passer avec l'agence en matière d'embauche. Le bureau du directeur – moins de 20 m2 et envahi de dossiers – ne peut accueillir plus de trois personnes. Et dire que la politique de l'emploi se veut incitative dans le pays ! Quatre agences pour toute la wilaya, Blida, Larbaâ, Boufarik et El-Affroun alors que Ouled Yaïche, une cité dortoir, devrait, à elle seule, posséder une agence régionale. CULTURE El-Widadia, l'association doyenne dispose désormais d'un local n Il a fallu plus de quinze années pour voir l'association de musique andalouse El Widadia de Blida, créée en 1932 tout comme le club sportif de l'USM Blida, disposer – enfin – d'un local en adéquation avec son aura régionale et nationale. Si Moussa Kheddaoui, le fondateur de l'association, devrait être fier de ces quatre classes totalisant une centaine de jeunes pouvant enfin se consacrer à leur amour de la musique. Dahmane Benachour, Hadj Mahfoudh, Mohamed Benguergoura, Ahmed Lehcib, Hamid Bouchama et tant d'autres encore n'ont pas été oubliés : leurs photos et le témoignage de leurs passages sont inscrits sur les murs du nouveau local. Mahfoudh Oukaci, accompagné de Mustapha Benguergoura, professeur de la catégorie supérieure, prévoient des participations aux festivals inscrits dans leur agenda, notamment ceux de Béjaïa et de Tlemcen comme ils prévoient l'organisation d'un festival à Blida, «en hommage à nos maîtres disparus», déclare M. Benguergoura dont le fils, Sid Ali, enseigne déjà à la 3e classe, assurant une continuité sur trois générations dans la famille. A l'occasion des fêtes célébrant le Mawlid Ennabaoui, l'association a inauguré, officiellement, son siège par un récital animé par la classe supérieure puis par Karim Kacem et enfin par Sid Ali Benguergoura devant une nombreuse assistance à laquelle tamina et gâteaux orientaux ont été offerts lors de cet après-midi musical. Fait divers Un groupe de dealers arrêté n Un nigérien alimentait en drogues dures – cocaïne et héroïne – un groupe de quatre personnes vivant à Blida. L'enquête menée par la section de recherches relevant de la gendarmerie de Blida a pu aboutir à l'arrestation des dealers et à leur présentation devant le procureur de la république près le tribunal de Boufarik, qui les a placés sous mandat de dépôt. Sports Basket-ball, une ligue à cheval sur les principes Djamel Guehlouz, président de la ligue de wilaya de basket-ball à Blida, est catégorique : «L'encadrement technique pour le développement du basket-ball à Blida existe mais la volonté politique fait défaut !». Ce raisonnement est étayé par l'affiliation du WA Boufarik dans les jeunes catégories et en féminines au niveau de la ligue d'Alger. «Je ne pouvais pas priver une ville de basket-ball de sa section féminine, puisque je ne dispose pas de championnat féminin ! Cela m'a contraint à délivrer une dérogation au club pour lui permettre d'évoluer à Alger», affirme M. Guehlouz. La ligue organise des regroupements collectifs et les meilleurs sont récompensés par un séjour à l'étranger, en été, afin de participer à des tournois. «Nos jeunes reviennent avec une volonté d'apprendre les langues étrangères puisque ce handicap de la langue les prive de tout dialogue ou communication avec les jeunes des autres pays. Donc en dehors du sport, nous gagnons aussi le désir d'apprendre de nos enfants» conclut le président. Les six clubs affiliés aux différentes catégories de jeunes totalisent 436 athlètes et il est demandé à chaque club d'engager, dès la saison prochaine, une école et une catégorie benjamine en section féminine. Un calcul établi sommairement donne un besoin pour chaque club de 35 millions de centimes comprenant la restauration, le transport et les indemnités des entraîneurs, «avec ce besoin dérisoire, nous avons dû enregistrer les forfaits de l'O Médéa, de l'ES Berrouaghia et du NCB El-Affroun», déclare le président de la Ligue.