Dans certains cas, on peut ne pas réciter de poésies (bouqalat). On demande à deux femmes de soulever chacune la gargoulette par une anse, en la tenant seulement par quatre doigts, le pouce étant libre, puis l'officiante se penche vers le récipient et lui pose, les unes après les autres, les questions sur lesquelles on consulte : «Mon époux reviendra-t-il de son exil ? Serais-je grosse ? Aurai-je un garçon ? Me marierai-je ? Dois-je accepter la demande qu'on vient de me faire ? etc.» Si la réponse est positive, la cruche tourne à droite, si elle est négative, elle tourne à gauche, on considère comme une réponse négative, si la cruche reste immobile. A Blida, il était de coutume que les consultantes se partagent l'eau de la bouqala, en emportant chacune une gorgée dans sa bouche, en la gardant le plus longtemps possible. Quand on rejette la gorgée, la femme croit entendre un bruit qui peut être une réponse à sa question. Ainsi, celle qui désire un enfant entendra un vagissement, celle qui veut se marier entendra des youyous. On pense ainsi bénéficier de la baraka de la bouqala ou alors recevoir une inspiration, pour la prochaine séance de divination. Mais en général, on jette l'eau, la nuit, quand tout le monde dort, quand tout est silencieux, dans un endroit retiré – pour ne pas que quelqu'un marche sur l'eau, non seulement par respect pour la bouqala, mais surtout par prudence, car l'eau a été manipulée par les djinns qui pourraient se venger sur la personne – dans une cour ou dans un jardin.