Dans une autre version de la bouqala, on utilise des fèves. On commence par préparer la bouqala, en glissant à l'intérieur un anneau ou un bracelet en argent. La matrone, qui officie le rite, donne à chaque participante une fève qu'elle doit marquer de façon à la reconnaître. On place alors toutes les fèves dans la bouqala et on la recouvre avec la coiffe d'une jeune fille vierge. On allume le kanoun ou brasero, puis on y jette du benjoin (djaoui), du henné, une goutte d'huile, des fils pris sur la robe d'une femme célibataire, des éraflures de bois enlevées au gond inférieur de sept portes différentes et on expose le bocal aux fumées. On récite alors de sortes d'incantations, évoquant les produits utilisés : «Nous t'avons fumigée avec le benjoin, apporte-nous de bons présages des cafés, nous t'avons fumigée avec les effilures de la femme sans mari, apporte-nous de bons présages chez les hommes, nous t'avons fumigée avec de l'huile, apporte-nous de bons présages des maisons, etc.» Le vase, bien imprégné des fumées et déposé par terre, on récite des prédications rimées (bouqalate) : une jeune fille vierge tire une fève du récipient, l'oracle s'applique alors à sa propriétaire.