Le Président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva s'est attiré les foudres des parlementaires mais aussi des pizzaïolos après avoir comparé les sénateurs, englués dans une série de scandales, à cette profession qui a protesté de son honnêteté. Réagissant à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur le géant brésilien du pétrole Petrobras, Lula a affirmé que les sénateurs de l'opposition étaient de «bons pizzaïolos», une manière de dire que cette enquête, à laquelle il a tenté de s'opposer, ne trouverait aucune preuve de corruption. Les Brésiliens utilisent l'expression «finir en pizza» pour dire qu'une chose n'aboutira à rien. Cette comparaison n'a pas été du goût des représentants des quelque 6 000 pizzerias de Sao Paulo, une ville où 370 millions de pizzas sont consommées par an, un héritage de sa très nombreuse communauté italienne. Le syndicat des travailleurs du tourisme et de l'hôtellerie - qui représente les pizzaïolos - a exprimé sa «consternation» et son «indignation» devant cette «connotation péjorative». «Aujourd'hui, c'est une offense d'être comparé à un sénateur». Depuis des mois, le Sénat fait face à des accusations de détournement d'argent public et de népotisme.