Les Brésiliens ont mis la barre à gauche en élisant dimanche dernier Luiz Inacio Lula da Silva, 57 ans, un ancien ouvrier tourneur, à la tête de la la première puissance économique d'Amérique latine. Lula, ancien syndicaliste et candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche), dont il est le fondateur, a été élu à une écrasante majorité, avec plus de 51 millions de votes, un record historique au Brésil, selon des résultats officiels portant sur près de 98% des suffrages exprimés Quelques heures après son élection, Luiz Inacio Lula da Silva a donné le ton, en réitérant à l'adresse des marchés qu'il respecterait les engagements internationaux du brésil, dans une interview à la chaîne câblée Globo News. Mais, dans le même temps, il a aussitôt averti que “les marchés doivent savoir que les Brésiliens ont besoin de manger trois fois par jour. Beaucoup de monde au Brésil a faim”. Auparavant, Lula avait déclaré devant un parterre de journalistes qu'il serait “le président de 170 millions de brésiliens à partir du 1er janvier”, appelant “toute la société brésilienne” à “construire un pays solidaire”. Après sa victoire, historique, Lula devient le premier président de gauche élu depuis l'instauration de la République du Brésil, le 15 novembre 1889. Selon José Dirceu, président du PT et l'un des architectes de sa victoire, Lula lui a dit qu'il la dédiait “à une génération, la mienne, la tienne, celle de ceux qui ont rêvé de ce moment, qui se sont battus pour ta démocratie au Brésil, et qui étaient dans l'opposition sous la dictature” (1964-1985).