"Amateurisme" Trois clubs de la capitale, et non des moindres, le CRB, le NAHD et le RCK, ont des problèmes de domiciliation pour la saison prochaine. La raison est que leurs stades respectifs sont occupés par? des familles sinistrées du dernier séisme. C?est conjoncturel, dirions-nous, c?est exceptionnel mais cela prouve que le professionnalisme n?est par pour demain. Le défunt Groupement du football professionnel (GFP) est resté figé dans la paperasse alors que le cahier des charges présenté aux clubs était irréaliste. Ni les mentalités, ni les textes et encore moins les infrastructures et moyens de travail n?ont changé d?un iota. L?amateurisme est toujours de rigueur et toutes les tentatives (championnat à 12 clubs, cession des stades aux clubs,?) de le dépoussiérer se sont avérées vaines. Il n?y a qu?à se pencher sur les m?urs de nos footeux pour se rendre compte que les mentalités sont loin d?être celles de professionnels. Le dernier cas Medjoudj, ce joueur de la JSK, qui a fugué de son club au petit matin sans prévenir ses dirigeants ou bien de feuilleton Mezouer, qui a tourné en bourrique plusieurs clubs qui voulaient l?enrôler en lui tapissant le sol de milliers de billets avant de prendre la route de Dubaï, illustrent parfaitement l?état d?esprit des acteurs du football algérien. Qu?ils soient présidents, dirigeants, joueurs ou entraîneurs, ils utilisent des méthodes à mi-chemin entre un amateurisme amélioré et un professionnalisme de pacotille. L?USM Alger, championne d?Algérie et vainqueur de la Coupe, n?a que le stade Omar Hamadi de Bologhine pour s?entraîner et préparer les grandes échéances qui l?attendent. Mais savez-vous que le club partage ce terrain avec plusieurs autres équipes et qu?il a le même quota horaire que Deux Moulins (avec tous le respect qu?on doit à ce club des divisions inférieures) ! Aujourd?hui, le club est en conflit ouvert avec la commune de Bologhine qui voudrait récupérer l?infrastructure, alors que la direction du club dispose d?un avenant lui permettant une prolongation de contrat jusqu?en 2009. Sachant au passage que l?USMA avait récupéré le stade dans un état lamentable et qu?elle a énormément investi pour le rendre plus fonctionnel. Par ailleurs, la délégation algéroise, en déplacement au Caire pour le compte de la Coupe arabe des clubs, a pu réaliser l?écart qui existe entre le champion d?Algérie et un club comme le Zamalek qui possède son propre complexe sportif de plusieurs hectares et un budget colossal qui fait 100 fois celui de l?USMA. Le Zamalek ou l?Espérance de Tunis, clubs que rencontreront les Rouge et Noir en ligue des champions, sont de véritables institutions bien assises sur tous les plans (structurel, organisationnel, médiatique, infrastructurel,?). Est-ce, avec ses moyens dérisoires, que l?USMA pourra rivaliser avec ces ténors du football africain ? La question posée et c?est toute la problématique du professionnalisme qui en découle. Si des efforts sont accomplis, dans la gestion ou la dotation en quelques moyens pédagogiques, l?environnement des clubs, lui, n?a pas bougé. Dans certains cas, il a même régressé. Quand on voit un club comme le MCA, le doyen et le plus populaire des clubs algériens, subir la loi des comités de supporters ou de la rue, que dans pratiquement tous les clubs, la gestion financière est opaque, que les caisses sont des gouffres et que les joueurs sont grassement payés, on se dit que le chemin à parcourir est encore long. On a beau se gargariser de mots et de projes pompeux, la réalité est là.