Deux voleurs passaient leur temps à voler. L'un d'eux se maria, l'autre continua le métier. Ils furent longtemps sans se voir ; enfin, celui qui n'était pas marié alla visiter son ami et lui dit : «Si ta femme a une fille, tu me la donneras.» - «Je te la donnerai le septième jour après sa naissance. La fille vint au monde, notre voleur la reçut et la mena à la campagne ; il bâtit une maison, acheta des troupeaux et les garda lui-même. Un jour des pèlerins arrivèrent chez lui, il leur tua une vache et les régala. Le lendemain, il les accompagna en pèlerinage. Les pèlerins lui dirent a si tu viens avec nous, deux oiseaux resteront auprès de ta femme.» La femme resta à la campagne.Un jour le fils du sultan vint à la chasse de ce côté. Un des oiseaux l'aperçut et dit à la femme : «N'ouvre pas la porte.» Le prince entendit l'oiseau, et revint à son palais sans vouloir dire mot. Une vieille femme fut appelée pour jeter des sorts sur lui et dit au roi : « Il n'a pu voir une femme qu'il n'a jamais vue.» Le prince prit la parole et lui répondit : «Tu viendras avec moi, je l'amènerai.» On arriva, la vieille appela la jeune femme : «Sors, que nous te voyons.» Celle-ci dit à l'oiseau : « Je vais ouvrir la porte. » L'oiseau répondit : « Si tu ouvres la porte, tu auras le même sort que Si el Ah'çen. Il lisait avec plusieurs autres dans la mosquée. Un jour, il trouva une amulette. Sa fiancée n'allait plus à l'école, et, comme elle était suffisamment âgée, il l'emmena à sa maison. Quelques jours après, il partit en voyage, et dit à son père : «Veille sur ma femme.» - «Ne crains rien», répondit le père. Il se mit en route, revint sur ses pas ; «Veille sur ma femme», dit-il à son père. «Ne crains rien, répétale père. Celui-ci alla au marché. A son retour il dit à sa belle-fille : «Il y avait au marché de très belles femmes.» - «Je les surpasse toutes en beauté, répondit la femme, mène-moi au marché.» Un homme en offrit 1,000 fr. ; le père refusa et dit à sa belle-fille : «Assieds-toi sur la natte, celui qui te couvrira d'argent, t'emmènera.» Un homme s'avança : «Combien en veux-tu ?» - «Si tu la désires, répondit le père, couvre-la d'argent, et elle est à toi.» Bientôt Si el Ah'çen revint de voyage et demanda si sa femme vivait encore : «Ta femme est morte, répondit le père, elle est tombée du mulet.» Si el Ah'çen se jeta à terre ; on essaya de le relever, peine inutile, il resta étendu sur le sol. Un jour, un marchand vint dans le village et lui dit : «C'est le sultan qui a épousé ta femme.» Elle avait dit au marchand : «Le jour où tu partiras, je te confierai un message.» Elle écrivit une lettre à son mari et promit au porteur un troupeau de moutons, s'il la remettait à destination. Si el Ah'çen reçut la lettre, il la lut, se trouva guéri, courut à sa maison et dit à son père : «Ma femme est remariée, elle n'est pas morte ; j'ai apporté beaucoup d'argent, je le prends.» (à suivre...)