Effet n Si le nouveau tunnel routier de Ziama Mansouriah, près de Jijel, ouvert au début de cette année, a prouvé son efficacité au plan de la fluidité du trafic entre Jijel et Béjaïa, il a aussi le mérite – et c'est peu dire – de contribuer à débusquer les «terroristes de la route». Véritable chef-d'œuvre dont s'est dotée la wilaya de Jijel sur la RN43, ce tunnel de 630 mètres a mis fin à un calvaire longtemps enduré par les automobilistes. Constatant l'élargissement de la chaussée entre El-Aouana et Ziama Mansouriah, sur environ 22 kilomètres, les usagers sont unanimes à reconnaître l'opportunité de cette réalisation venue supplanter l'ancien ouvrage presque centenaire, creusé de façon «artisanale» et aujourd'hui désaffecté. Pourvu d'équipements de sécurité, de contrôle et de surveillance du «dernier cri», installés dans un édifice à deux pas des légendaires grottes merveilleuses, ce tunnel bien éclairé, de jour comme de nuit, offre toutes les conditions d'une traversée «impeccable». Il reste que des chauffards continuent de faire fi au code de la route en effectuant, entre autres, des dépassements extrêmement périlleux. Mais c'est sans compter sur les caméras installées çà et là pour surveiller le trafic. En quelques mois d'exploitation seulement, ces caméras, au nombre de 13, ont révélé bien des scènes insolites. Des faits que leurs auteurs ne pourront réfuter, car les pièces à conviction existent au niveau du poste de contrôle. Ces «yeux» technologiques ont, entre autres, filmé des scènes mettant en «vedette» des routiers se livrant à des sortes de rodéos tout à fait incongrus et en tout cas dangereux dans pareil endroit. Outre les cas de dépassements dangereux avec large franchissement de la ligne continue, qui sont légion comme le prouvent des enregistrements vidéo, des scènes parfois impressionnantes de stupidité s'y déroulent tel ce noctambule qui n'a pas trouvé mieux que d'essayer de se jeter sous les roues d'un camion. Un candidat au suicide qui n'a dû son salut qu'à la vigilance du camionneur qui, «sentant» le geste du désespéré, stoppa son engin à temps. Une autre vidéo montre les passagers d'un véhicule léger, sans doute des adeptes de Bacchus, descendre en plein milieu du tunnel pour esquisser quelques pas de danse avant de poursuivre leur route en direction de Béjaïa. L'œil infatigable de la caméra débusquera aussi un quidam tentant d'exercer ses talents de «tagger» sur le mur de faïence de l'ouvrage. La caméra, tel un lynx, a ainsi mis à nu les gestes de routiers qui se moquent du code de la route et de la netteté des lieux. Quelques-uns poussent même l'inconscience jusqu'à annoncer leur participation à une caméra cachée. Le travail qu'accomplissent les jeunes techniciens affectés au poste de contrôle de ce tunnel, n'est, à l'évidence, pas un jeu de «caméra cachée», mais se révèle d'une grande utilité et d'une efficacité éprouvée en cas d'accident ou de catastrophe.