Contenu n Le théâtre africain s'avère un théâtre à part entière, avec ses aspects et ses caractéristiques, son empreinte et sa spécificité. Le deuxième Festival culturel panafricain, qui s'est déroulé du 5 au 20 juillet, a révélé une Afrique riche et diverse. Riche par sa culture et son histoire. Diverse par ses traditions et ses usages ancestraux. Une Afrique enracinée dans l'ancestralité et l'authenticité et, en même temps, tournée vers la modernité. Ce festival a été, en outre, l'occasion de découvrir le théâtre africain, et ce, à travers la 1re édition du festival international du théâtre d'Alger. C'était un voyage et une découverte. Voyage dans un théâtre qui parle de l'Afrique, socialement, politiquement et même culturellement. Découverte d'un théâtre authentique, traditionnel et moderne et novateur, à la fois. Le théâtre africain s'avère un théâtre à part entière, avec ses aspects et ses caractéristiques, son empreinte et sa spécificité. C'est un théâtre avec ses règles, son langage et son discours. Et aussi avec sa poétique, c'est-à-dire l'esthétique par laquelle il se nomme et s'impose comme tel. C'est un théâtre qui peut alors entrer en émulation et dans un esprit de compétitivité avec les autres théâtres, notamment européens. Le théâtre africain est aussi un théâtre démonstratif, convaincant, suggestif et, par la même occasion, accrocheur et porteur d'un sens et d'une symbolique. Car il parvient à solliciter le public et, du coup, à susciter son intérêt. Les pièces présentées tout au long de la durée du festival international du théâtre d'Alger étaient, sans conteste, de bonne facture thématiquement et esthétiquement. Sur le plan thématique, certaines pièces véhiculaient un discours politique, d'autres revêtaient un caractère social. Ce que l'on pouvait alors retenir à travers les unes et les autres, c'est le recours des metteurs en scène à la critique politique, c'est-à-dire dénoncer et fustiger des régimes et des initiatives politiques ainsi que les conséquences qui en résultent et se répercutent sur le peuple, ou le recours à la satire sociale, visant, de ce fait, à ridiculiser, à se moquer ou encore à caricaturer les pratiques sociales ou bien les comportements des individus. L'on peut donc estimer que le théâtre africain se présente comme un tribunal où est fait le procès de sociétés figées et aux pratiques sociales stériles, et également un réquisitoire contre des gouvernants despotes et corrompus. Le colonialisme, la révolution, les maux sociaux et la dictature sont autant de sujets que de discours que les metteurs en scène ont abordé, et ce, dans une théâtralité adaptée et pertinente. Tous ces thèmes ont ainsi constitué les centres d'intérêt des troupes théâtrales qui, pendant une quinzaine de jours, se sont succédé sur les planches du Théâtre national. Par sa diversité thématique, le théâtre africain s'emploie à appréhender la réalité (sociale et politique). Il est instantanément à l'affût du vécu. C'est alors un théâtre proche de la société, à l'écoute du public, se souciant des préoccupations de l'environnement où il est enraciné.