Attentat n Un jeune kamikaze mauritanien s'est tué, hier, en actionnant sa ceinture d'explosifs, près de l'ambassade de France à Nouakchott, au passage de deux Français. Les deux Français blessés, hier soir, dans un attentat-suicide à proximité de l'ambassade de France sont deux gendarmes qui assuraient la sécurité de l'enceinte diplomatique. Il s'agit de gendarmes mobiles déployés en renfort à la protection de l'ambassade le temps de travaux de sécurisation du site. Les deux hommes terminaient une séance de sport et regagnaient l'ambassade lorsqu'un jeune kamikaze a fait exploser la charge explosive qu'il portait sur lui. Les deux hommes blessés par des éclats et par le souffle de l'explosion, ont passé la nuit dans un hôpital en observation. L'un des deux Français a été soigné pour une blessure à la poitrine. Une Mauritanienne a également été légèrement blessée dans cet attentat-suicide, le premier en Mauritanie. Ce pays qui n'avait jamais connu d'attentat-suicide jusqu'à ce jour, est la cible depuis deux ans d'attaques de la branche maghrébine d'Al-Qaîda. Cette action intervient six semaines après l'assassinat d'un Américain à Nouakchott. Elle a également lieu trois jours après l'investiture de l'ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz dans ses fonctions de Président élu de la Mauritanie. Le kamikaze était un Mauritanien, né en 1987 à Nouakchott, qui a été formellement identifié comme un membre de la mouvance jihadiste. Il s'est tué peu avant 19h 00 (heures locale et GMT) dans une rue située entre l'ambassade de France et l'ambassade de Libye. Son corps déchiqueté, qui gisait sur le trottoir ensablé, a été évacué dans la soirée vers la morgue. «C'est un élément que nous recherchions, il était dans le collimateur des services de sécurité» a assuré un responsable policier, ajoutant : «Il serait rentré sur le territoire mauritanien il y a seulement dix jours.» La Mauritanie, vaste pays ouest-africain aux trois quarts désertique, avait été très affectée fin 2007 par les assassinats de quatre Français à Aleg, pour lesquels trois jeunes Mauritaniens proches d'Al-Qaîda sont actuellement détenus, en instance de jugement. Il y a un mois et demi, un Américain vivant et travaillant à Nouakchott, a été tué par balles dans le quartier du Ksar, en plein jour. La semaine dernière, trois Mauritaniens ont été inculpés et écroués à Nouakchott dans le cadre de l'enquête sur cet assassinat. Celui qui l'aurait planifié, Mohamed Abdallahi Ould Hemdnah alias «Eness», aurait reconnu avoir participé aux meurtres de soldats mauritaniens, en 2007 et 2008. Dans son discours d'investiture comme président du pays, M. Ould Abdel Aziz avait assuré qu'il «ne ménagerait aucun effort pour lutter contre le terrorisme et ses causes». Ce général de 53 ans avait mené, le 6 août 2008, le coup d'Etat qui avait renversé le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Depuis, il a maintes fois accusé le Président déchu de s'être montré trop faible face aux terroristes.