Constat n «Le secteur du tourisme en Algérie peine à émerger», ont conclu les participants au 8e symposium organisé récemment par MDI Business School, à l'hôtel Hilton à Alger. Lors de son intervention, Chérif Rahmani reconnaît l'existence d'un déphasage entre les atouts dont l'Algérie dispose et la réalité peu reluisante du terrain. Une réalité qui, sans doute, pousse plus d'un million d'Algériens à franchir la frontière vers la Tunisie pour y passer leurs vacances. Ce qui a laissé le ministre suggérer une autre vision. «Les produits que nous fournissons doivent être à la hauteur des potentialités», a-t-il soutenu. De son côté, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, estime que les faiblesses du secteur résident essentiellement dans le manque d'investissements, l'absence d'une culture touristique, un environnement d'affaires peu attractif et un personnel peu qualifié. L'Algérie a accueilli 1,8 million de touristes en 2008, dont plus de 1,2 million d'Algériens vivant à l'étranger. Ce qui laisse déduire que seuls 600 000 touristes étrangers, dont 170 000 Français ont visité notre pays. Des chiffres qui sont loin de ceux enregistrés par nos voisins, à savoir la Tunisie qui a accueilli 7,048 millions de touristes et le Maroc dont le nombre de visiteurs – encore plus important – s'élève à 7,9 millions. Par ailleurs, en dépit du manque enregistré en termes d'infrastructures, au moment où une campagne de nettoiement est engagée dans certaines plages algériennes, d'autres subissent les pires agressions de l'homme. Car, des eaux usées et des produits toxiques sont déversés à même les bandes de sable. Ce qui engendre souvent le boycott des touristes de ces lieux censés être des lieux de détente. Idem pour les stations climatiques qui, non seulement sont négligées par les plans d'investissement – comme c'est le cas des 50 projets lancés récemment ou seulement un projet leur est destiné –, mais aussi parfois fermées aux touristes à l'image de la station de Tala Guilef, dans la région de Tizi Ouzou. Pour sortir de cette léthargie dont souffre le secteur du tourisme en Algérie, les opérateurs privés estiment que l'Etat doit se retirer progressivement de ce secteur pour permettre une bonne exploitation des potentialités existantes. «A travers le monde entier, c'est le privé qui gère le secteur du tourisme», a déclaré récemment le président du groupe Sieha, Djillali Mehri, avant d'ajouter que l'Etat doit œuvrer pour l'assouplissement des procédures d'octroi de visas et libérer l'espace aérien au privé pour favoriser la destination Algérie. De son côté, le président du FCE plaide pour des changements profonds de manière à permettre au privé d'apporter des compétences et un savoir-faire et souligne que l'intervention de l'Etat doit se baser sur la mise en place d'un cadre de financement adapté, l'amélioration de la lisibilité des marchés et l'élaboration d'une politique d'attractivité des territoires. Rappelons que les 50 investisseurs qui ont initié les 50 projets lancés le 15 juin dernier, disposent d'assiettes foncières et de fonds d'investissements qui leur sont propres. Aussi, ces promoteurs privés comptent ouvrir leurs propres écoles de formation, tel qu'annoncé par M. Mehri qui compte lancer deux écoles.