Halte n Le Premier ministre irakien veut une réévaluation des mesures sécuritaires en Irak après deux attentats contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances à Bagdad. «Les opérations criminelles d'aujourd'hui appellent sans aucun doute à une réévaluation de nos plans et des moyens sécuritaires pour affronter les défis terroristes», a indiqué hier mercredi Nouri al-Maliki. Il a également appelé à une «coopération accrue entre les services de sécurité et les Irakiens». Il n'a toutefois pas donné de détails sur les mesures que le gouvernement envisage de prendre pour éviter d'autres attentats de cette ampleur. Le Premier ministre fait de l'amélioration de la sécurité en Irak son cheval de bataille et a ordonné le retrait des murs de protection contre les explosions et de nombreux barrages qui obstruaient les rues de la capitale irakienne. Les murs de protection en béton et un barrage devant le ministère des Affaires étrangères, où l'attentat le plus meurtrier a eu lieu, ont été retirés il y a à peine deux mois. Ces attentats sont une «tentative de faire dérailler le processus politique et saper les élections parlementaires qui se tiendront au début de l'année prochaine», a ajouté Maliki. Au moins 95 personnes ont été tuées et 563 blessées hier mercredi dans deux attentats contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances à Bagdad, dans un défi de l'insurrection contre le gouvernement qui se targue d'avoir restauré la sécurité dans la capitale. Il s'agit de la journée la plus meurtrière à Bagdad depuis le 1er février 2008 où 98 personnes avaient été fauchées par un attentat dans un marché populaire. Les autorités ont aussitôt accusé les nostalgiques de Saddam Hussein et les extrémistes d'Al-Qaîda d'avoir perpétré ces attentats. Le projet de retrait des forces américaines d'Irak d'ici fin 2011 reste inchangé en dépit de ces attentats «tragiques», a déclaré de son côté un porte-parole du département américain de la Défense. «Il y a des tentatives de la part des groupes insurgés pour exploiter les tensions intercommunautaires», a souligné un lieutenant-colonel américain. «Mais à ce stade nous n'avons pas constaté le même degré de violence, de vengeance et de représailles que nous voyions en 2006-2007», a-t-il dit, ajoutant que les militaires américains continuaient de faire confiance aux forces de sécurité irakiennes. Le président américain, Barack Obama, a promis de retirer toutes les forces américaines combattant en Irak d'ici août 2010, y laissant 50 000 hommes chargés de conseiller les autorités irakiennes. L'ensemble des troupes américaines devra s'être retiré d'Irak d'ici fin 2011 au terme d'un accord entre les deux pays.