Certains ont évoqué 1999, l'année où le Mouloudia d'Alger avait décroché son dernier titre de champion d'Algérie pour évoquer un tel départ en trombe en championnat. Mais les chiffres sont là, et ils sont têtus, montrent que le Doyen a déjà fait mieux bien après, soit lors de l'exercice 2004/2005 sous la houlette du duo Mehdaoui - Ferhaoui puisque l'équipe avait engrangé dix points sur les douze possibles en quatre journées de compétition. Soit trois victoires (à Mascara 2 à 1, puis face à l'ESS 3 à 0 et l'USMB 1 à 0) et un match nul (ASO 0 à 0, à Chlef) par rapport aux neuf points récoltés jusqu'à maintenant par les hommes d'Alain Michel qui comptabilisent trois succès (USMAn 4 à 0, USMB 1 à 0 et ASO 2 à 0 à Chlef) et match perdu à Bordj Bou-Arréridj. En revanche, il faut remonter à bien plus loin pour voir les deux équipes du MCA, les seniors et les juniors, occuper chacune la première place de leurs classements respectifs. Les aînés, grâce à un meilleur goal-average favorable par rapport à l'USM El-Harrach qui, elle aussi, comptabilise 9 points après sa victoire contre le WAT hier, et les juniors qui font de même vis-à-vis du CR Belouizdad également avec le même nombre de points (10), mais avec une différence de buts défavorable. Cette performance est d'autant plus méritoire lorsqu'on sait que le Doyen nage encore en pleines difficultés, notamment sur le plan financier où son entraîneur, le Français Alain Michel, n'a pas perçu six mois de son salaire et que certains joueurs sont dans l'expectative à cause d'arriérés non payés également. Les problèmes du Mouloudia ne s'arrêtent pas là puisque la guerre, pour le fauteuil de président, engagée entre l'actuel premier responsable Sadek Amrous et son opposant Abdelhamid Zedek n'a pas encore connu son épilogue et pourrit entre-temps la vie du club. Sans compter le problème de domiciliation de l'équipe première qui n'a pas été tranché définitivement, les deux matchs à huis clos infligés par la LNF à la suite des incidents du match contre le CABBA à Bordj Bou-Arréridj et l'enfer vécu par l'équipe à chacun de ses déplacements. En effet, ce qu'a vécu le Mouloudia vendredi à Chlef, tout comme la JSK la saison dernière dans ce même stade, dépasse tout entendement compte tenu de cette violence et cette haine qui ne peuvent expliquer, à elles seules, une simple défaite sportive sur un terrain de football. La mal vie de la jeunesse algérienne est perceptible à la moindre étincelle où le stade de football reste le seul lieu de rassemblement de la masse et de défoulement collectif suivant, malheureusement, un instinct grégaire dégénérant.