Résumé de la 1re partie n Adolf Eichemann est élevé au grade de sous-lieutenant dans la police de sécurité du Reich après avoir rédigé un rapport antisémite et antisioniste... L'année 1938 arrive. Celle de l'Anschluss, l'invasion de l'Autriche par Hitler et sa réunion à l'Allemagne. C'est à cette occasion qu'Eichmann reçoit sa première mission importante, dont il s'acquitte brillamment. Il est chargé d'expulser les juifs d'Autriche, après les avoir dépouillés, conformément à la politique du Reich d'alors. En alternant les négociations avec les représentants de la communauté israélite et des pogroms d'une rare violence, Eichmann rejette la majorité des juifs autrichiens hors des frontières et met la main sur une fortune considérable. 1940. Adolf Eichmann poursuit son ascension dans la hiérarchie. Il est nommé à la Gestapo sous les ordres d'Heinrich Müller et Heydrich crée pour lui un nouveau service, celui de la Sécurité raciale. Car les intentions d'Hitler ont totalement changé : il ne s'agit plus d'expulser les juifs, mais au contraire de les empêcher de partir et de les exterminer. Lors de l'invasion de la Pologne, ils sont massacrés en masse. A la tête de son service, Eichmann continue de monter en grade. Il obtient celui d'Obersturmbann-führer, lieutenant-colonel. Ce n'est pas mal à trente-cinq ans mais, en cette période de guerre, bien des promotions sont plus rapides. Ce rang plutôt modeste ne l'empêche pas d'assister à la conférence de Wannsee, dans la banlieue de Berlin, le 20 janvier 1942. Elle réunit autour du Führer les plus hauts responsables nazis et le sujet en est la «solution finale», l'extermination des juifs. C'est Heydrich qui reçoit le commandement des opérations, tandis qu'Eichmann est nommé «responsable de toutes les nécessités administratives, techniques et matérielles». Entre les deux hommes, les tâches sont donc réparties. Heydrich s'occupera de la construction et du fonctionnement des camps de la mort, des chambres à gaz et de tout le reste. Lui, Eichmann, les approvisionnera. C'est lui qui met sur pied les convois de wagons plombés qui récupèrent les juifs dans toute l'Europe occupée, pour les conduire, selon l'expression figurant sur les documents officiels, «à l'Est», c'est-à-dire à la mort. Il obtient du Führer qu'ils aient priorité sur tous les autres trains, y compris les transports de troupes. En un temps record, la machine est d'une effroyable efficacité. Eichmann veille, en particulier, à éviter l'engorgement, avec tous les désordres que cela pourrait entraîner. Il faut que, chaque jour, chaque camp ait exactement le nombre d'individus qu'il a la capacité d'éliminer, pas moins, mais pas plus. Quotidiennement, Eichmann reçoit des demandes de grâce, émanant parfois de personnes haut placées, en faveur d'un ami ou d'une relation. Il les refuse toutes. Avec le temps, les quantités d'hommes, de femmes et d'enfants à supprimer ne cessent d'augmenter, mais il parvient toujours à faire face. Il atteint la perfection avec la Hongrie : en 1944, il la vide pratiquement de tous ses juifs. En quelques semaines, quatre cent mille personnes sont acheminées vers les camps d'extermination. Le plus surprenant, c'est que le même homme est bon père et bon époux. En 1935, il a fait un mariage d'amour avec Vera Leibl, une Tchèque, qui lui a donné trois fils : Klaus, Dieter et Horst. Sa femme n'est pas au courant de ses activités. Elle sait simplement qu'il est fonctionnaire et qu'il travaille beaucoup. (à suivre...)