Histoire Le premier film date de 1897 : Le Musulman et le rigolo. Le cinéma algérien prend naissance au lendemain de l?indépendance, lorsque l?Etat met sur pied une structure du cinéma et définit les décisions se rapportant à la réglementation de l?art et de l?industrie cinématographique. Il se trouve cependant que l?activité cinématographique dite algérienne a commencé bien avant l?indépendance de l?Algérie, c?est-à-dire pendant la période coloniale, au c?ur de la Guerre de Libération nationale, avec la création d?un service de cinématographie rattaché à l?Armée de libération nationale. Le rôle de cette structure revient à produire des films, disons plutôt des reportages et des documentaires sur les djounoud au maquis à la connaissance de l?opinion internationale. Ont ainsi été créées les premières archives du cinéma algérien, grâce à des «passionnés» qui ont appris à manier l?outil de création et à fabriquer des images, mais aussi par des Européens qui croyaient en la cause algérienne. L?on peut retenir parmi les premières réalisations cinématographiques Les réfugiés (1956) de Cécile Cujis ; Les infirmiers de l?ALN, L?attaque des mines de l?Ouenza, tournés en 1957 par les élèves de l?Ecole de formation du cinéma ; Sekiat Sidi Youcef (1958) de Pierre Clément, Les fusils de la liberté (1961) de D. Chanderli et M. Lakhdar Hamina? Le patrimoine cinématographique algérien remonte cependant à bien plus longtemps, à une époque antérieure à la Révolution. Il se trouve qu?il fait sa première apparition en 1897. L?on parle d?emblée dans ce contexte de cinéma colonial. Même si cette cinématographie n?a pas été produite et constituée par des Algériens ? dits indigènes ?, même si elle a été faite par des Français ? et d?autres Européens ?, il se trouve qu?elle appartient à l?évidence à l?histoire, voire à la mémoire cinématographique algérienne, puisque toutes les images montrent l?Algérie et son habitant «l?indigène». Et il est clairement justifié de restituer à l?Algérie son patrimoine, sa mémoire. Le premier film date, en effet, de 1897 avec Le musulman rigolo de Georges Méliès qui illustre un autre film : Ali barbouyou et Ali bouf. Plus de quatre-vingts films à trame romanesque et près d?un millier de documentaires ont été tournés en Algérie par les Français. Les cinéastes plantent sur le sol algérien leur caméra comme le faisaient les peintres avec leur chevalet. Toute cette filmographie laissait voir une image d?une Algérie réduite à un paysage exotique, privilégiant le culte du beau et de l?évasion. Toute cette cinématographie cultivait, sciemment ou nom, durant plusieurs décennies, le mythe d?un Orient moiré. Elle véhiculait une vision fantaisiste, des clichés fantasques, pittoresques montés de toute pièce par «l?imaginaire (collectif) des foules métropolitaines», le tout venait alimenter leurs songes et leurs rêveries, ainsi que leurs puérils fantasmes.