«Voilà je suis libre, mais ma patrie est toujours prisonnière». Telle est la première déclaration faite ce matin par Mountazer al-Zaïdi, devenu célèbre après son lancer de chaussures contre l'ancien Président américain George W. Bush en décembre 2008, juste après sa sortie de prison lors d'un point de presse devant un parterre de journalistes du monde entier. «Je voulais exprimer par mon geste mon refus de la violation du peuple et de la patrie irakiens. Je voulais leur dire que nous sommes un peuple qui meurt et non celui qui accepte l'humiliation.» Le journaliste n'a pas mâché ses mots pour dénoncer les affres des tortures qu'il a subies au cours de son «séjour» en prison. «Au moment où le Premier ministre Nouri al-Maliki affirmait sur les chaînes de télévision qu'il ne dormait pas tant qu'il ne serait pas rassuré sur mon sort (...), j'étais torturé de la pire des manières, frappé à coups de câbles électriques et de barres de fer, ligoté et noyé dans de l'eau froide Je demande au Premier ministre Nouri al-Maliki de s'excuser pour avoir caché la vérité», a-t-il insisté. «Mes cris ont été entendus comme j'entendais les cris des autres prisonniers», a-t-il déclaré avant d'ajouter : «Je vais dévoiler dans les prochains jours les noms de hauts responsables notamment au pouvoir irakien et dans l'armée impliqués dans les tortures qui m'ont été infligées.» Et pour prendre l'opinion à témoin, le journaliste déclare : «Les renseignements américains notamment la CIA ne vont pas pour autant me lâcher et me laisser tranquille. Ils ne vont pas lésiner sur les moyens pour m'intimider socialement et dans ma profession et je n'exclus pas une liquidation physique de ma personne.»