Intervention n Profitant du récent passage du patron de la société néerlandaise Queens Grass International, qui a réalisé la nouvelle pelouse du stade du 5-Juillet, InfoSoir a saisi cette occasion pour en savoir plus sur ce projet qui a fait longtemps polémique. Que ce soit avant, pendant ou après les travaux qu'a nécessités cette aire de jeu, y compris après le match amical contre l'Uruguay, le 12 août dernier, plusieurs joueurs de la sélection avaient désigné du doigt l'état de la pelouse. Depuis, les événements se sont succédé puisque la pelouse de l'enceinte olympique a accueilli sans le moindre accroc deux rencontres du championnat de Nationale Une (NAHD - USMH et NAHD - MCA), mais surtout la visite, dans le cadre d'un contrat liant l'OCO et Queens Grass International, de Hans Rienks qui n'est autre que le patron de cette société néerlandaise spécialisée, entre autres, dans l'engazonnement des terrains de football. Ce dernier a d'abord profité de notre rencontre pour rappeler l'historique de cette entreprise dont les débuts remontent au début des années 1970 lorsqu'elle «s'occupait des pelouses et des jardins du palais de Son Altesse la reine Juliana de Hollande, d'où le nom d'ailleurs de Queens Grass». Et de poursuivre : «La société avait commencé à grandir et au début des années 1980, nous avons décidé de déménager vers le nord du pays, dans la province de Drenthe où les terres sont assez pauvres, très sableuses et c'est ce qu'on cherchait en fait pour faire des pelouses. Nous avons construit une nouvelle entreprise qui a commencé avec 150 hectares et qui aujourd'hui exploite le double, soit 300 hectares, ce qui est assez grand pour un pays comme la Hollande.» Hans Rienks précisera également que «la production de pelouses reste l'une des plus grandes vocations de l'entreprise, en revanche nous avons développé le gazon pour les stades de football depuis quelques années après un partenariat avec Barenbruck, une société spécialisée dans les semences (dont le laboratoire est centenaire dans ce domaine) et avec laquelle nous avons trouvé la bonne formule pour produire ce type de revêtement». Qu'en est-il de l'expérience algérienne ? Hans Rienks affiche un grand sourire : «Dans votre pays, nous sommes à notre seconde expérience après celle du stade Chahid-Hamlaoui de Constantine qui est tout de même une grande réussite, malgré les quelques petits problèmes que nous avons eus au départ en raison de l'instabilité du sol et de sa structure. Mais on peut dire que c'est une excellente pelouse sur laquelle on joue aujourd'hui sans le moindre problème.» Selon ce spécialiste et éleveur de son état, il y a lieu de retenir que la composition en herbe n'est pas la même en Europe qu'en Algérie en raison de la différence de climat car il faut choisir des variétés qui s'adaptent à chaque milieu (pluie, température, humidité…). L'Arena et Old Trafford, les exemples Depuis une dizaine d'années, Queens Grass a investi le marché en renouvelant les terrains de beaucoup de stades, notamment en Europe : «C'est nous, par exemple, qui avons refait le stade de l'Arena d'Ajax Amsterdam, dont les responsables voulaient rapidement une pelouse de grande qualité. Par la suite, nos interventions se sont étendues à l'Allemagne, la Pologne, la Grèce pour refaire une quinzaine de stades, la Suède où tout récemment nous avons refait le stade de Göteborg. En revanche, notre meilleur marché actuellement se trouve en Russie où, comme vous le savez, il y a d'excellentes opportunités en ce moment. À titre d'exemple, nous venons de renouveler le stade du Zénith Saint-Pétersbourg pour lequel nous assurons le suivi technique durant trois ans. Sans oublier d'autres stades, comme celui de Manchester United (Old Trafford), ceux de l'Ajax, de Feyenoord à Rotterdam, de Hanovre en Allemagne, d'Athènes et de Salonique. «Elle est meilleure que celle de Hamlaoui» l Pour le patron de Queens Grass International, les résultats s'avèrent intéressants jusqu'à maintenant : «Je peux même m'avancer, dira Rienks, pour affirmer que la pelouse du stade du 5-Juillet est une réussite, de même qu'à Constantine où le terrain est à sa deuxième année. Mieux encore, au 5-Juillet, l'avantage est que la pelouse est restée plus longtemps en Hollande, où elle a gagné en maturité et en résistance.» Concernant la polémique née au lendemain du match de notre équipe nationale contre l'Uruguay, notre interlocuteur ne semble pas lui accorder d'importance : «J'ai entendu parler de cette polémique, mais je n'ai toujours pas compris le fond du problème : est-ce une question de planimétrie, de hauteur d'herbe ou d'autre chose ? Toujours est-il, qu'au moment de l'utilisation de cette pelouse, il n'y avait pas de problème, sauf que les gens oublient que la terre végétale a été refaite complètement et qu'il lui faudrait plus de temps pour se stabiliser et lui permettre de se tasser. Je sais que par la suite, les joueurs ont trouvé la pelouse très bonne, y compris les observateurs», en faisant allusion aux deux derbys algérois qui se sont déroulés sur ce terrain. «On peut faire jouer deux matches rapprochés» l Enfin, Rienks évoquera la garantie sur la pelouse qui est de 24 mois et pour laquelle Queens Grass avait exigé que la réglementation de la Fifa soit respectée, à savoir de ne faire jouer qu'un seul match par semaine sur ce terrain. «Pour être plus précis : la norme exigée est de 210 heures d'utilisation par an, c'est-à-dire qu'on peut faire jouer deux matchs rapprochés tout en gardant en tête cette norme. Si on ne dépasse pas les 210 heures, on peut exceptionnellement programmer deux matchs par semaine.»