Un rite magique courant consiste à fabriquer l'image de la chose que l'on craint et à la porter en talisman. Ainsi, l'image d'un scorpion interdirait aux scorpions l'entrée d'une maison. La Bible (Nombres, 21, 8) signale que Moïse aurait fabriqué un serpent d'airain pour protéger les Israélites des morsures du serpent. Dans l'empire byzantin, un serpent, également d'airain, ornait l'hippodrome et protégeait Constantinople des bêtes venimeuses. Ce curieux rite se retrouve au Maghreb musulman. Ainsi, si on croit le Rawd' al-Qirtas, la coupole qui surmontait autrefois le mihrab de la mosquée al-Qarawwin à Fès, au Maroc, portait toute une série de talismans. Toujours selon le Rawd', un de ces talismans avait pour vertu de préserver la mosquée de tous les nids de rats ; un autre, sous la forme d'un oiseau tenant en son bec un scorpion dont on n'apercevait que les pinces, protégeait la mosquée des scorpions. Un troisième talisman, monté sur une pointe de cuivre jaune, ayant la forme d'un globe, éloignait les serpents…» (traduction de Beaumier). Ce rite s'est perpétué aujourd'hui : des images de scorpions ou des symboles représentant la bête sont disposés dans les maisons ou sous les tentes des régions infestées de scorpion : on pense, qu'autrefois, les Carthaginois s'assuraient une protection magique contre cet animal.