Aux dires des auteurs de l'antiquité, le scorpion était redouté des populations maghrébines, autant que les serpents. Pline l'appelle le «fléau de l'Afrique» et Strabon rapporte que les Berbères, pour s'en protéger, surélevaient et entouraient d'épines leurs lits, dont ils frottaient les pieds d'ail. Elien rapporte que les scorpions déjouaient ces mesures de précaution de la manière suivante : ils s'assemblaient sur les toits des maisons, faisaient la chaîne, en se tenant les uns aux autres par les pinces, jusqu'à atteindre leurs victimes ! On rapporte qu'à Carthage où les scorpions semblent avoir été également nombreux, on plaçait dans les maisons des images en métal de ces bêtes, sorte de talisman destiné à protéger les habitants et à faire fuir les scorpions. Aujourd'hui, encore, dans certaines régions, on enferme des scorpions morts dans des bouts de tissu que l'on porte en talisman pour lutter contre les scorpions. Ce talisman passe également pour un puissant préservatif contre le mauvais œil. L'un des prédateurs du scorpion est le hérisson. C'est ainsi que dans certaines villes et oasis algériennes – à El-Oued par exemple – on élève des hérissons qui vont et viennent librement dans les maisons.