Férocité n Deux redoutables animaux dans l'antique Maghreb : le basilic, petit reptile au venin mortel, et le scorpion, tout aussi dangereux. Parmi les reptiles effrayants de l'antiquité maghrébine, on cite encore le basilic que les zoologistes modernes comptent au nombre des animaux fabuleux imaginés par les anciens. Pourtant les auteurs romains et grecs qui le citent ne semblent pas douter de son existence. Tertullien, Elien, Lucain, Pline et bien d'autres écrivains célèbres le citent. Contrairement aux pythons, il est de petite taille — il ne mesurerait que 22 centimètres — ce qui est minuscule pour un serpent qui aurait épouvanté nos ancêtres. Le basilic porte sur la tête une tache blanche en forme de diadème, ce qui lui a valu le nom grec de basilikos signifiant «royal». Il rampe en se tenant debout, sur le milieu de son corps. On prétend que son sifflement strident fait fuir les autres serpents. Son souffle fétide est si puissant qu'il peut mettre le feu aux broussailles et faire éclater les pierres. Quand un homme veut se défendre et le frappe de son arme ou de son bâton, le serpent, même mort, propage son venin à travers la main pour se répandre dans tout le corps de celui qui a saisi le bâton ou la barre de fer : la mort survient aussitôt. Les auteurs, qui rapportent les pouvoirs extraordinaires du basilic, ajoutent que ce monstre n'est pas invulnérable : ainsi le chant du coq le fait fuir et l'odeur de la belette le tue ! Autre animal redoutable de l'antiquité maghrébine : le scorpion, parfois représenté sur les monnaies. Aux dires des témoins de l'époque, ces bêtes étaient plus grosses que les scorpions actuels. Pline l'appelle le «fléau de l'Afrique» et Strabon rapporte que les Berbères, pour s'en protéger, surélevaient leurs lits dont ils frottaient les pieds d'ail et qu'ils entouraient d'épines. Elien rapporte que les scorpions déjouaient ces mesures de précaution de la manière suivante : ils se regroupaient sur les toits des maisons, formaient une chaîne, en se tenant les uns aux autres par les pinces, pour atteindre leurs victimes ! On rapporte qu'à Carthage où les scorpions semblent avoir été également nombreux, on plaçait dans les maisons des images en métal de ces bêtes, sorte de talismans destinés à protéger les habitants et à faire fuir les scorpions.