Patrimoine n Les travaux de réhabilitation du site archéologique dit «Porte de Canastel», situé au quartier populaire de Sidi El-Houari vont bon train. L'opération de réhabilitation de ce site archéologique appelé «Bab B'har» (Porte de la mer) en état de dégradation avancée, s'opère dans le cadre des efforts visant à restaurer les sites désaffectés et comporte trois phases. La première consiste en le nettoiement et le désherbage, la seconde concerne la destruction de la plateforme en ciment qui a couvert la pierre sculptée qui constitue la matière principale d'édification de ce site. La troisième phase reposera sur l'organisation de sorties touristiques pour les habitants d'Oran, notamment ceux résidant dans les quartiers de Sidi El-Houari et les écoliers pour leur faire découvrir ce site historique avec l'aide de guides touristiques. Cette opération initiée par l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés, en collaboration avec le secteur urbain de Sidi El-Houari, est dirigée par une équipe pluridisciplinaire composée d'agents de maintenance et de restauration, d'archéologues et d'architectes. La date d'édification de ce monument, classé site national en 1952, remonte à l'ère des Mérinides, plus exactement en 1734 lorsque les Espagnols ont renforcé ce portail pour conforter leur présence, alors que les colons français ont édifié ensuite deux immeubles au-dessus du portail. Ces deux bâtiments sont inhabités depuis le relogement de leurs occupants à la suite de la dégradation de ce site menaçant ruine. Selon le responsable des sites archéologiques d'Oran, ce portail est bâti sous forme de deux grands arcs soulevés par un bastion carré portant six canons. Ce portail est le plus ancien d'Oran qui en compte trois autres, à savoir la porte du Santon, la porte d'Espagne et la porte du Caravansérail. La porte de Canastel qui se distingue par son architecture hispano-mauresque fut, selon des spécialistes, l'entrée principale du vieil Oran, appelée actuellement la rue Benamara-Boudkhil (ex-Philippe). Des historiens affirment que ces mêmes lieux abritaient autrefois des sources d'eau qui furent par la suite ensevelies en 1848 pour les besoins de la réalisation du boulevard Khedim-Mustapha (ex-Stalingrad). L'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés d'Oran a déjà réhabilité la porte d'Espagne ou porte de Tlemcen qui était également en état de dégradation. Elle est actuellement visitée par des étudiants en architecture et des archéologues.