Débat n Depuis l'annonce de la liste des 22 joueurs appelés à prendre part au stage en prévision du match contre le Rwanda, le débat enfle concernant les joueurs «non retenus» ou «écartés». En attendant que le sélectionneur national Rabah Saâdane s'explique et dans le détail sur cette fameuse liste des 22, le débat concernant la convocation ou non de tel ou tel autre joueur s'est déjà installé. Dans la presse d'abord, qui alimente ce sujet aussi sensible que brûlant, dans les cafés et dans les foyers, le débat est déjà lancé, notamment en ce qui concerne le nombre de joueurs locaux retenus par Saâdane et qui s'est rétréci à sept dont trois gardiens de but. Des dirigeants de clubs et des acteurs du football se sont invités également dans le débat pour, souvent, défendre un poulain du club, voire un joueur du patelin ou de toute une région. Et là, nous pensons au président Moh-Chérif Hannachi qui, sur une manchette d'un quotidien spécialisé, a affirmé que la Kabylie était choquée par la mise à l'écart de Rabie Meftah, le défenseur de la JSK. Déjà que quatre jours avant cette déclaration le même président ne comprenait pas comment qu'à Béjaïa, lors du derby kabyle, il a été insulté alors qu'il se considère être chez lui et qu'il acceptait cela ailleurs, dans d'autres régions d'Algérie. Est-ce à dire que Hannachi n'était pas chez lui à Oran, Sétif ou Alger ? Maintenant en quoi le choix d'un sélectionneur peut-il choqué toute une région ou plutôt pourquoi le président Hannachi veut-il mettre la Kabylie sur le dos de Saâdane ? Même si chacun de nous sait que certains choix, disons-le clairement certains choix, obéissent à des raisons moins objectives en apparence, un sélectionneur national est censé, en son âme et conscience, choisir les meilleurs éléments pour préparer un événement aussi important qu'un match de qualification pour la Coupe du monde, étant donné que l'Algérie est déjà en coupe d'Afrique. Par ailleurs, l'attitude de certains confrères est plutôt légère en semant le doute avec la «mise à l'écart» de quelques joueurs locaux puis d'enfoncer le clou en alimentant l'histoire entre pros et locaux. Une sorte de fitna peut vite s'installer lorsqu'on évoque qu'un joueur est venu prendre la place de l'autre qui a pourtant joué tous les matchs des éliminatoires. Il est vrai qu'un sentiment de frustration et d'injustice peut légitimement être ressenti par un joueur, notamment issu du championnat national qui aurait fait toute la campagne des qualifications, mais à ce niveau de la compétition et en prévision des prochaines échéances, il n'y a plus de place aux sentiments ni au social. D'ailleurs, la meilleure preuve qu'un sélectionneur a souvent raison quelque part dans ses choix de joueurs, c'est celui de Yacine Bezzaz qui vient de prouver à tout le monde, notamment ceux qui l'ont vite rayé de la liste des 22 pour le Rwanda, qu'il était capable d'une prestation du tonnerre comme ce fut le cas avant-hier en championnat de Ligue 2 avec son club face à Caen (2 à 2) où il a offert deux balles de but. C'est dire que Saâdane n'avait pas tort à refaire confiance à ce joueur qui avait pesé lourdement dans la qualification des Verts au dernier tour des éliminatoires de la CAN et du Mondial lors du match contre le Sénégal (3 à 2) il y a une année. Quant à Meftah, Abdeslam, Achiou ou Laïfaoui, ils resteront certainement des valeurs sures pour la sélection en cas de besoin, car contrairement à un club où l'on peut être écarté, dans une sélection on ne peut être que retenu ou non retenu, sauf en cas d'indiscipline ou d'écart comme ce fut le cas avec Hadj Aïssa ou d'autres par le passé.