Une biographie documentée sur Kheireddine Barberousse vient de paraître aux éditions Dar El Qasbah, (Alger), sous la plume du Dr Abdallah Hamadi, directeur du laboratoire de traduction en littérature et linguistique (TRALL) de l'université Mentouri de Constantine. L'écrivain s'est inspiré du manuscrit d'un auteur inconnu du XVIe siècle, conservé à la bibliothèque de France, à Paris, et consacré totalement à la vie du «loup qui écumait les mers», Kheireddine, que les Espagnols et les Italiens de l'époque ont surnommé «Barbarossa» (Barberousse) à cause de la couleur rousse de sa longue barbe. Au summum de sa gloire, Kheireddine chargea son frère Arroudj d'aller prêter main forte à la grande famille de Salim Toumi qui gouvernait Alger et sa région (1573), pour en finir avec la présence espagnole qui avait construit une forteresse sur le lieu-dit «Pignon» ou «Rocher» et exigeait une rente annuelle que les Algériens devaient obligatoirement payer au roi d'Espagne, Ferdinand d'Aragon. Une fois la victoire acquise, les Algérois de l'époque étaient sortis en grand nombre dans les rues pour solliciter leur sauveur Arroudj, devenu, dès lors, pour eux, «Baba Arroudj», le père libérateur, de rester afin de les protéger d'une expédition punitive que le roi d'Espagne n'allait certainement pas manquer d'envoyer pour «mater la révolte et reconquérir la forteresse qu'il avait perdue en terre algérienne». C'est alors que Kheireddine Barberousse a proposé l'allégeance d'Alger au Khalifat en contrepartie de son installation définitive, ce que la population locale et les dignitaires de la famille gouvernante ont accepté, explique le Dr Hamadi dans son livre. Les Ottomans «qui n'envisageaient même pas l'idée de rallier un jour l'Algérie à l'empire, s'étaient empressés de venir aider Barberousse à fonder, en 1515, la Régence d'Alger, souligne également l'auteur dans son ouvrage qu'il présente comme un «document de référence pour toute personne intéressée par l'histoire du pays».