Il est 14h 00 quand le gardien de la prison de Lucasville lit son acte de mise à mort à un condamné âgé de 53 ans. Deux heures plus tard, celui-ci sort bras et jambes meurtris mais vivant de son exécution. C'est la première fois depuis 1946 aux USA qu'un condamné peut raconter son exécution. C'est ce qu'a fait Romell Broom, trois jours plus tard, dans un témoignage. «L'infirmière a essayé trois fois d'accéder à mes veines du bras gauche, l'infirmier a essayé de le faire au niveau des veines du milieu de mon bras droit», raconte le rescapé. Première pause et nouveaux essais, «deux fois dans le bras gauche». «Trois fois dans le bras droit». Une veine semble solide, l'infirmier tente d'installer le cathéter mais en vain. « Du sang commence à couler», se souvient-t-il encore. «L'infirmière quitte la pièce, l'officier de la prison lui demande si ça va. Non, lui dit-elle.». Deuxième pause. De retour elle applique sur le bras du condamné des serviettes chaudes. L'équipe s'attaque cette fois aux mains. Nouvel échec. Troisième pause. « On m'a enfoncé des aiguilles au moins 18 fois dans plusieurs endroits du corps dans le but de m'administrer une injection pour me prendre la vie», poursuit M. Broom, qui reçoit à chaque échec le conseil de se détendre. L'opération a été ensuite suspendue par le directeur de la prison.