Les malheureux incidents qui ont émaillé la ville de Sfax après la rencontre comptant pour les quarts de finale entre l?Algérie et le Maroc ont laissé tout le monde perplexe. Ce match restera gravé à tout jamais dans la mémoire des fans algériens qui ont parcouru des centaines de kilomètres pour apporter leur soutien à l?Equipe nationale. Cependant, la fête a tourné au cauchemar à la suite du deuxième but des Lions de l?Atlas. Certains énergumènes ont commencé à saccager tout ce qui se trouvait devant eux (chaises arrachées, jets de bouteilles et de pierres). «Le bon a payé pour le mauvais», puisque la police antiémeute tunisienne chargera les 16 000 spectateurs algériens se trouvant dans l?enceinte sportive. Comment en est-on arrivé à cette situation déplorable et humiliante ? Tout a commencé durant la rencontre où des milliers d?Algériens ont été empêchés d?accéder au stade de Sfax ; furieux, certains ont commis des actes de vandalisme en brisant les vitrines des magasins de la ville. «C?est humiliant», répliquera Mohamed, un jeune avocat constantinois, habitué à passer ses vacances en Tunisie. «Je jure devant Dieu de ne plus mettre les pieds ici», ajoutera-t-il. On a donné l?occasion aux forces de l?ordre tunisiennes d?humilier tout ce qui ressemble à un Algérien. La majorité de nos supporters a payé pour des actes commis par une «petite bande de voyous». Les Sfaxiens, connus pour leur hostilité aux étrangers, ont tendu un guet-apens aux nombreuses voitures algériennes qui fuyaient à vive allure de Sfax «la maudite». Nacer, un jeune Algérois, nous raconte comment il a échappé à la mort. «La police tunisienne m?a trahi en me dirigeant vers un quartier chaud où de nombreux Sfaxiens étaient sur le pied de guerre. Heureusement qu?une personne sensée arrêta sa voiture et m?ordonna de la suivre. C?est ainsi que je suis sorti sain et sauf de mon aventure infernale. » Un certain nombre de supporters se sont réfugiés dans un hammam pour fuir les attaques des jeunes voyous sfaxiens. Mais il faut avouer que les forces de l?ordre tunisiennes ont provoqué les Algériens en leur lançant des obscénités avant même le début du match, ce qui a suscité leur courroux. La police tunisienne a failli à sa mission et elle est responsable de tout ce qui s?est passé un certain 9 février.