Hantise Alors que Bush a déclaré que son pays est confronté à des attaques d?ADM, Rumsfeld a indiqué que les prisonniers de Guantanamo y resteront indéfiniment. Le Pentagone a justifié, hier vendredi, la détention indéfinie sur la base de Guantanamo des prisonniers qu?ils qualifient de «combattants ennemis», pour la plupart capturés en Afghanistan, affirmant qu'il s'agissait de les empêcher de retourner sur le «champ de bataille» du terrorisme mondial. Sur ces quelque 660 prisonniers, certains vont être relâchés, le Pentagone ayant déterminé qu'ils ne représentaient plus une menace ou qu'ils n'étaient plus en mesure de fournir des renseignements utiles. Une centaine pourraient être remis à leur pays pour y être jugés et une poignée d'autres sera jugée par des tribunaux militaires. Mais la plupart des détenus de Guantanamo pourraient rester incarcérés indéfiniment sur la base, sans être inculpés ni jugés, a laissé entendre le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, lors d'une intervention à Miami (Floride, sud-est). Il a tenu à éclaircir ce qu'il considère être un malentendu avec les critiques de la politique américaine à l'égard de ces détenus, organisations des droits de l'Homme et juristes notamment. «La tendance de beaucoup de gens est de penser en termes de droit pénal (...), mais la punition est la dernière de nos préoccupations», a-t-il expliqué. «Nous raisonnons en termes de droit de la guerre, dont le premier objectif est d'empêcher l'ennemi de retourner sur le champ de bataille afin qu'il ne puisse plus tuer de personnes innocentes.» Il a insisté sur la menace persistante des terroristes d'Al-Qaîda dans le monde et sur le fait que les détenus de Guantanamo étaient loin d'être des enfants de ch?ur. «Nous ne les détenons pas parce qu'ils ont volé une voiture ou dévalisé une banque», a-t-il illustré. «Ce sont des combattants ennemis et des terroristes qui sont détenus en raison d'actes de guerre contre notre pays», a-t-il dit, «et c'est pourquoi, des règles différentes doivent leur être appliquées». Pour les détenus qui resteront incarcérés indéfiniment, le Pentagone a prévu d'instaurer une commission de trois experts qui reverra leur cas tous les ans, a annoncé M. Rumsfeld. De son côté, le président américain George W. Bush a réaffirmé aujourd?hui, lors de son allocution radiodiffusée hebdomadaire, que les Etats-Unis étaient toujours sous la menace d'une attaque d'Armes de destruction massive (ADM) potentiellement «catastrophique». «La possibilité d'une attaque secrète et soudaine avec des ADM est la plus grande menace qui plane sur le monde aujourd'hui», a dit le président Bush. «Les terroristes et les Etats terroristes font une course aux ADM, une course qu'ils doivent perdre. (?) ».